Compilé à partir d’articles de presse.
A Mayotte, une mutinerie samedi 28 septembre a contraint le GIGN à intervenir. Un agent pénitentiaire a été légèrement blessé dans la prison de Majicavo, ont indiqué l’Administration pénitentiaire et des sources syndicales.
L’incident a éclaté vers 15 heures dans le centre de détention au moment de la réintégration de la centaine de détenus présents dans la cour vers leurs cellules. Une trentaine de détenus ont alors forcé la porte du quartier du centre de détention.
Des détenus s’en sont pris à un gradé, lui ont arraché des clés et son émetteur-récepteur. Ce dernier, « blessé légèrement à l’avant-bras » et « très choqué » a pu se mettre à l’abri. « Mais un second surveillant a été pris en otage dans la cour de promenade », a détaillé de son côté l’Administration pénitentiaire. Pendant un temps, la prise d’otage aurait même concerné trois voire quatre surveillants. Le GIGN et les forces mobiles de gendarmerie « sont très vite arrivés sur les lieux et ont permis la libération de l’otage et des agents retranchés » dans des « bureaux de la détention ». En parallèle, les participants à la mutinerie avaient allumé un feu dans l’enceinte de la prison, principalement de matelas. Des vidéos circulant dans l’après-midi sur les réseaux sociaux montraient d’ailleurs un panache de fumée s’élevant du centre pénitentiaire. L’incendie a pu être rapidement maitrisé par une vingtaine de sapeurs-pompiers.
Au total, près de 80 gendarmes ont été mobilisés, ainsi qu’un hélicoptère des forces aériennes de la Gendarmerie. Le général de brigade Lucien Barth, à la tête du ComGend de Mayotte, a confirmé « plusieurs tirs de moyens de force intermédiaire » sans toutefois qu’il n’y ait de blessés. Ni du côté des forces de l’ordre, ni du côté des personnes détenues.
A la suite de ces violences, les agents pénitentiaires mahorais ont refusé de prendre leur service les dimanche 29 et lundi 30 septembre. Ils exigent que les meneurs, après qu’ils auront été identifiés lors de l’enquête, soient transférés en métropole.
Cette émeute a frappé un établissement parmi les plus surpeuplés de France. L’administration pénitentiaire précise que les « taux de remplissage » étaient, le 26 septembre, de 191,5 % dans le quartier de la maison d’arrêt et de 286,8 % dans le centre de détention. A Majicavo, quatre détenus, voire cinq, s’entassent dans des cellules de 13,4 mètres carrés prévues pour deux. Plus de la moitié d’entre eux sont contraints de dormir sur des matelas installés par terre.
Mise à Jour 8/10 : Suite à la mutinerie, 27 prisonniers impliqués ont été transférés vers deux prisons de la Réunion.