Le lundi 22 juillet, un des coordinateurs du mouvements des Étudiant.e.s Anti-Discrimination a annoncé la suspension des manifestations pour 48h, qui a été renouvelée jusqu’au vendredi 26, avec certaines revendications faites au gouvernement en même temps. Dans ce moment de calme relatif, alors que la connexion Internet revient doucement dans le pays, on propose un rapide tour d’informations trouvées dans les médias et sur les réseaux sociaux, au soir du 25 juillet.
Le couvre-feu s’assouplit quelque peu au Bangladesh. La connexion Internet est revenue au soir du mardi 23 juillet sous une forme limitée : une connexion très lente, un accès situé géographiquement (notamment à Dacca et Chittagong, ainsi qu’à des sites stratégiques pour l’État et l’armée), un blocage des réseaux sociaux, ainsi qu’un vaste système de surveillance et de censure de toute activité numérique – avec un blocage de toute connexion tentant de l’esquiver.
Au moins 197 personnes ont été tuées, tandis qu’il est fait état de plus de 20 000 personnes blessées. De nombreux autres rapports sur le nombre de morts font état d’un nombre bien plus élevé, difficilement chiffrable dû à la quantité de personnes toujours grièvement blessées, à la répression jusque dans les hôpitaux, ou à la police qui refuse de rendre certains cadavres. Selon certaines estimations, le nombre de personnes tuées par les différentes forces de police durant la révolte serait de plusieurs centaines de morts, voir approchant parfois le millier de morts d’après certaines sources. Des cadavres non-identifiés ont été retrouvés en nombre dans un cimetière près de Dacca, tandis que des allégations affirment que la police aurait confisqué les registres de décès et des cadavres dans certains hôpitaux. Un site internet a été mis en place pour répertorier les martyrs de la révolte et leur donner un visage.
De larges opérations d’arrestations ont aussi eu lieu dans tout le pays, faisant état de plus de 6000 arrestations. On parlerait de plus de 1100 arrestations à Dacca rien qu’au soir du lundi 22 juillet, jour des dernières manifestations en date, et d’un total de plusieurs milieux d’arrestations à Dacca. Parmi toutes ces arrestations, plus de deux cents personnes auraient été arrêtées pour « sabotage ». La police a aussi annoncé avoir inculpé plus de 61 000 personnes avec des faits de violence, la plupart d’entre elles étant non identifiées, faisant planer la menace de nombreuses autres arrestations à venir.
La prison de Narsingdi, qui avait été attaquée, vidée et incendiée par les manifestant.e.s, reste non opérationnelle, devant s’appuyer sur les prisons voisines de la région. Au 25 juillet, ce sont 389 des 826 prisonnier.e.s évadé.e.s qui se seraient rendu.e.s aux autorités, et ont été incarcéré.e.s de nouveau. 39 des 85 armes qui y avaient été pillées ont aussi été récupérées par les autorités.
D’après une déclaration de source policière au 25 juillet faisant état de leurs pertes, dans les manifestations de la semaine dernière, il y aurait eu 3 policiers tués, 1117 policiers blessés, 281 véhicules de police vandalisés ou incendiés et 253 commissariats et avant-postes de police vandalisés et incendiés.
Les manifestations sont censées reprendre aujourd’hui, vendredi 26 juillet, tandis que les revendications formulées par les étudiant.e.s en début de semaine n’ont pas vraiment été considérées par le gouvernement…
[fait suite à Sur la révolte en cours au Bangladesh]