Trouvé sur renverse.co
Jeudi 2 octobre, plus de 4 000 personnes se sont rassemblées spontanément à 18h à la place Lise Girardin, suite à l’appel européen à “tout bloquer” dès que la flottille Global Sumud serait arrêtée par l’armée israélienne. C’est le carrefour Chantepoulet/Cornavin qui a été choisi par une foule qui n’a pas cessé de grossir. Récit de la soirée.
Le coeur de Genève brûle pour Gaza
Vers 19h, un grand feu est allumé sur le carrefour tandis que les manifestant.e.x.s se dirigent vers le pont du Mont-Blanc. Les slogans sont repris en masse par la foule déterminée. La colère face à la violence de la situation à Gaza se mêle à la joie d’être si nombreusexs à montrer, ensemble, que la guerre en Palestine doit immédiatement cesser. Mais à la sortie du pont du Mont-Blanc, un barrage de police attend les manifestant.e.x.s.
La manifestation avance sans se laisser impressionner vers le dispositif policier. Lorsque les banderoles de tête arrivent au contact du barrage, les flics tabassent les manifestant.e.x.s. Alors qu’ils ont un canon à eau qui pourrait maintenir la foule à distance, ils choisissent le corps-à-corps. Leur volonté est de blesser. Mais les manifestant.e.x.s résistent à la charge et restent déterminé.e.x.s. Puis la police envoie plusieurs salves de gaz lacrymogène sur la foule – au sein de laquelle il y a aussi des enfants et des poussettes ! – qui est bloquée sur le pont.
Alors qu’un génocide est en cours depuis 2 ans à Gaza, la police genevoise opte pour une stratégie de maintien de l’ordre déconcertante : empêcher les manifestantexs de marcher dans les rues pour signifier son soutien infaillible au peuple palestinien et dénoncer le soutien actif de la majeure partie des gouvernements occidentaux au gouvernement israélien – la Suisse en haut de la liste. Bloquer puis charger des personnes sur un pont est une tactique de maintien de l’ordre particulièrement risquée (risque de chute, mouvements de foule, pas de possibilité de se mettre à l’abri, etc).
Leur volonté était de faire mal, notre détermination est intacte
La répression est violente mais on sent que toutes les composantes de la manif sont très déterminées à rester. Plus de 67 000 palestinien·nexs sont mortes dans la guerre qui a débuté le 7 octobre 2023, des centaines de milliers ont été blessées. Et dans la rue ce soir là, personne n’est dupe sur la responsabilité du gouvernement suisse dans ces morts : on est là pour dénoncer les coupables. Vous croyez vraiment que vous allez nous décourager ?
Après plusieurs charges, les banderoles de tête se déplacent de l’autre côté du pont pour tenter de repartir dans l’autre sens. Mais la rue de Chantepoulet est bloquée également. Alors que la situation est calme, la police arrose généreusement la rue de gaz lacrymogènes. Puis charge très violemment les banderoles restantes.
Ils ont ont cru qu’on allait rentrer chez nous
La foule se divise en deux, une partie monte par la rue des Alpes l’autre par le quai des Bergues. La volonté de bloquer prend le dessus sur la panique et comme si c’était une évidence, tout le monde se retrouve à la Gare pour bloquer les voies. Ça y est, les trains sont bloqués, tout ce qui pouvait être bloqué sur la rive droite est bloqué. La foule a su déborder le dispositif démesuré de la police, elle ne s’est pas laissé décourager : c’est une victoire. Ensuite dans les rues alentoures et dans la gare, la police charge les attroupements qu’elle ne juge pas à son goût et balance des lacrymo dans tous sens. Ça durera encore deux heures dans le quartier des Grottes et jusqu’à la Servette.
Les blocages étaient massifs et populaires, l’émeute était policière
Deux ans de Génocide à Gaza, plus de 67 000 morts. Carole-Anne*, tu as lâché tes chiens enragés sur nous. Comme on pouvait le lire sur la banderole en tête de manif : « Face à la complicité coloniale et génocidaire, seule la lutte paie » et l’histoire se souviendra que tu étais du mauvais côté. Nous, ce que l’on retient, c’est que les blessures infligées ne font que renforcer notre colère et notre détermination.
Solidarité sans faille à toutes les personnes arrêtées, blessées ou choquées hier soir ! Si toi ou quelqu’un de ton entourage a été blessé ou arreté, contacte antirep-ge@riseup.net. Amnesty International Suisse est à la recherche de témoignage, n’hésite pas à les contacter.
Stop Génocide
From the river to the sea Palestine will be free
Vive la résistance du peuple palestinien
Le combat continue !!!
Le Silure
@le_silure
silure@riseup.net