Volé dans la presse, le 01/04/2025.
Vendredi 28 mars dernier, un prisonnier de la taule de Maubeuge (Nord) s’est évadé après avoir escaladé une clôture du parc zoologique alors qu’il ne restait que quelques heures pour terminer cette semaine placée sous le signe de la réinsertion. Comme quoi, il a retenu le principal de la réinsertion : il faut être libre et dehors ! Pour l’instant, le fugitif n’a toujours pas été rattrapé – et on espère qu’il en restera ainsi.
Fruit d’un partenariat entre la municipalité, le centre pénitentiaire et le zoo de la ville, le prisonnier participait à l’action dégueulassement nommée « Un sens à ma peine », dans laquelle lui et d’autres prisonniers étaient chargés de nettoyer la prison pour animaux en vue de sa prochaine réouverture, pour y permettre l’enfermement de prisonniers non-humains. L’association participe depuis de nombreuses années à faire travailler gratos les prisonniers en fin de peine pour « aider à la réinsertion » (comprendre : à la mise au travail et à l’exploitation généralisées) : nettoyage des cimetières, des berges de la Sambre, des remparts, rénovation auprès des bailleurs et donc, préparation de la réouverture du zoo. Ce sont d’ailleurs les autres prisonniers participants, déjà bien réinsérés dans la société de surveillance généralisée, qui auraient donné l’alerte : « Quand ils ont pris connaissance que l’un d’eux avait choisi de s’enfuir, ils sont venus voir les organisateurs. Ils étaient dégoûtés et ne comprenaient pas ce geste. Pour eux, ce sont ceux qui voudront participer à cette action qui vont être pénalisés dans le futur. » C’est bien connu, si l’administration pénitentiaire et son ministre punissent les prisonnier-es et suppriment les activités – comme c’est systématiquement le cas en ce moment, c’est bien parce qu’il y en a un qui s’est fait la malle au lieu de passer le balai dans des cages.