Initialement publié sur Nantes Indymedia, le 16/04/2025.
Dès le début de l’année 2025, le ministre de la justice Darmanin a multiplié les annonces concernant le durcissement des conditions d’enfermement et la création de prisons de haute sécurité. Des travaux et un renfort d’effectif en maton sont d’ores et déjà prévus pour cet été afin d’adapter la prison déjà ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil et d’y transférer les « 200 narcotrafiquants les plus dangereux » de frrrrance. Même rengaine du côté de la taule de Condé-sur-Sarthe, où les travaux devraient débuter un peu plus tard dans l’année, avec une ouverture prévue en octobre. Tout cela dans l’attente de la construction de deux nouveaux établissements similaires d’ici 2027 « afin que plus de 600 personnes » puissent y être enfermées, toujours selon les dires de cette crevure.
Début février, le Darmanin s’est rendu à Rome où il a visité la charmante taule de Rebibbia, à fin de s’inspirer du mode carcéral de l’état italien et en particulier du régime 41 bis utilisé majoritairement à l’encontre des personnes condamnées pour crimes mafieux mais aussi pour terrorisme, soit aussi bien des islamistes que des communistes ou des anarchistes comme c’est le cas pour Alfredo Cospito actuellement…
Le projet en question vise à un isolement maximal, a coupé toute communication possible avec l’extérieur. Cela sera permis, entre autres, par des outils technologiques toujours plus sophistiqués. A titre d’exemple, sera mis en place la généralisation de la visioconférence dans le but d’éviter toute sortie.
Comme l’a redit Darmanin, ce projet vise d’abord à ne plus distinguer les détenus selon leur statut, «mais selon leur dangerosité». Ce qui est d’abord annoncé à l’encontre d’une catégorie spécifique, ici les dits « narcotrafiquants », s’étend bien souvent par la suite à d’autres catégories jugées menaçantes par l’état quand ce n’est pas à toute la population, a minima par la peur de ce en quoi consiste la menace de la répression. On imagine bien comment des anarchistes accusé.es d’associations de malfaiteurs terroristes pourraient s’y retrouver ou comment, sur un plus long terme, un détenu de courte peine qui résisterait par la violence à un maton pourrait y finir.
Ces projets s’inscrivent dans un renforcement sécuritaire de l’état et pourraient lui offrir des outils supplémentaires et redoutables pour mater celles et ceux qui se révoltent contre sa domination. Il ne s’agit pas ici de défendre le capitalisme – aussi illégal soit-il – mais bel et bien de prendre en compte les modifications structurelles de ce contre quoi l’on se bat en tant qu’anarchistes: le système techno-industriel, l’état, ses taules et le monde qu’elles protègent.
Parmi les nombreuses annonces qui défilent sur les écrans chaque jour, le Darmanin a également qualifié la création à venir de ce qu’il a appelé une “police pénitentiaire” en 2026, “pour faire de l’administration pénitentiaire la troisième force de sécurité intérieure de notre pays”.
Voilà pour ce très bref condensé sécuritaire tiré de la presse bourgeoise.
Dans un contexte fascisant où les frontières se referment et les mentalités se nationalisent, une piste pour les ennemi.es de l’autorité pourrait être de continuer à agir et regarder par delà et contre les frontières. Les luttes menées par des anarchistes contre le 41 bis et l’enfermement en iTalie n’ont pas manqué ces dernières années, et pourraient être sources d’inspiration de ce côté ci des Alpes.
Actuellement, des luttes contre la construction de nouvelles prisons sont toujours en cours, et des attaques contre l’administration pénitentiaire réchauffent les nuits d’avril.
Continuons à cibler les responsables.
Feu aux prisons et à la société carcèrale !