repris depuis la presse du 23/04/2025
Depuis plus d’une semaine, les prisons et l’administration pénitentiaire sont la cible de plusieurs attaques. Dans la nuit de lundi à ce mardi par exemple, cinq véhicules administratifs ont été incendiés sur le site du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen (Calvados), quand des inscriptions « DDPF » (Défense des prisonniers français) ont été observées sur le véhicule d’un surveillant de la prison de Liancourt (dans l’Oise) et sur sa boîte aux lettres. La veille, deux centres de détentions avaient été visés dans le Rhône (deux véhicules incendiés, deux autres dégradés sur le parking de la prison de Lyon-Corbas, un autre sur celui de Villefranche) et la maison d’une agente ciblée par des tirs de kalachnikov et de mortiers dans l’Isère. Les malfaiteurs avaient en réalité visé le domicile d’un voisin de cette surveillante.
Dans le même temps, dans la nuit de lundi à mardi, trois passagers ont été contrôlés à proximité de la maison d’arrêt de Varces-Allières-et-Risset (Isère) avec un jerrican de 10 litres d’essence, le conducteur affirmant vouloir faire le plein d’un scooter qu’il envisageait d’acheter. À Fresnes (Val-de-Marne), un agent pénitentiaire a été intimidé alors qu’il quittait son service à la maison d’arrêt. Un véhicule dans lequel se trouvaient cinq personnes a brusquement freiné devant le surveillant en lui demandant de baisser la vitre. « Surveillant, surveillant, tu as peur maintenant », a déclaré un des occupants, pendant qu’un autre filmait la scène. La victime a affirmé avoir reconnu l’un des individus, qui serait un ancien détenu de la maison d’arrêt de Fresnes. Des drones ont également survolé plusieurs établissements pénitentiaires « tôt ce mardi matin ». Il s’agit de celles de Lutterbach (Haut-Rhin), de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). A Nantes, la même nuit, un début d’incendie est constaté devant la prison, et des tags « DDPF » sont retrouvés sur place.
D’après le ministre de l’intérieur, 65 faits visant l’administration pénitentiaire ont été recensés dans « un tiers des départements » depuis le début des attaques le 13 avril dernier. « Les faits sont récents, nombreux et sans doute coordonnés », a-t-il déclaré. Il s’agit notamment d’« incendies criminels (sur des véhicules par exemple) » ou de domiciles d’agents visés.
Des tirs de mortier auraient eu lieu dans le Pas-de-Calais, à proximité immédiate de la maison d’arrêt de Longuenesse, dans la nuit de mardi à ce mercredi.