initialement publié sur compte instagram Dismantle Damon le 03/04/2025
Le 3 avril 2025,Shatela Abu Ayad est entre dans sa 10eme année d’incarcération dans les prisons sionistes*. Depuis son arrestation en 2016, deux accords d’échanges de prisonnier.es ont eu lieu, en novembre 2023 et en janvier 2025, sans qu’elle ne soit libérée.
En mars 2023, dans une interview, sa mère a confié:
« Je ne sais pas quoi dire, nos coeurs souffrent à chaque minute de la séparation de notre fille,et depuis peu, nous pouvons entendre sa voix au téléphone,ce qui rend nos journées et nos heures loin d’elle plus faciles à supporter. »
Mais depuis le début de l’offensive génocidaire sioniste contre les Palestinien.nes de Gaza, les prisonnier.es se sont vu.es retirer le droit de parler au téléphone à leur proches. Ils et elles sont privé.es de tout contact avec l’extérieur, de toutes sortes de produits de première nécessité et de toute visite,à lexception de celles des avocat.es.
Shatela est née en 1993 à Kafr Qassem, une ville située dans les territoires palestiniens colonisés en 1948.
Issue d’une famille de neuf enfants, elle est la plus jeunede la fratrie. Le jour de son arrestation, elle avait préparé le déjeuner pour son frère avant de partir, comme à son habitude.Elle était en première année de psychologie à l’université ouverte de « Tel Aviv et avait de bonnes notes. Après son arrestation, son nom a été effacé de la base de données du ministère sioniste de l’éducation et des dossiers de l’université.
Le 3 avril 2016, Shatela a été arrêtée dans la zone industrielle de Ras-al-Ein, accusées par des soldats d’avoir agressée un colon (une femme selon certains).
Elle aurait repoussé seul un groupe de colons qui tentaient de la maîtriser, avant de se rendre aux forces d’occupation qui l’encerclaient. Cinq mois plus tôt, son frère avait été poignardé à la jambe par des colons. Toute sa famille avait été profondément traumatisée par cette attaque. Elle a été condamnée à 16 ans de prison et à une amende de 100 000 shekels par les tribunaux illégitimes sionistes*.
Au cours des dix dernières années, la seule autre prisonnière à avoir été condamnée à une peine aussi lourde est Shuruq Dwayyat, qui a été libérée en novembre 2023 dans l’accord d’échange arraché par la résistance et la fière et inébranlable population de Gaza*.
L’administration coloniale de la prison décide fréquemment d’utiliser son amende comme excuse pour confisquer l’argent que lui envoient ses proches, l’empêchant ainsi de cantiner. Pendant plusieurs mois, elle a été empêchée de voir sa famille à plusieurs reprises.
Même après son arrestation, Shatela a continué d’affronter l’occupation. Lors de son procès, malgré l’interdiction, elle a dissimulé son visage derrière son voile. Certaines sources indiquent qu’elle a refusé de demander que son affaire soit transformée en affaire civile, et non plus en affaire de sécurité, ce qui aurait pu lui permettre d’obtenir une peine moins lourde.
Elle aurait justifié sa décision au nom de l’unité du peuple palestinien et de l’oppression commune à laquelle il est confronté.
En octobre 2021, Shatela et deux autres prisonnières ont entamé une grève de la faim de plusieurs jours en solidarité avec les prisonnier.es adminnistratif.ves et pour protester contre les conditions de détention dans les prisons de l’occupation. En représailles, elles ont été brutalisées et placées à l’isolement.
Palestinienne des territoires colonisés en 1948, elle incarne l’unité des Palestinien.nes dans la lutte de libération nationale : à l’intérieur des territoires de 48, en Cisjordanie, à Al-Quds, dans toute la diaspora et à Gaza.
71 femmes ont été libérées dans le cadre de l’accord d’échange arraché par la résistance et la population de Gaza à la fin du mois de novembre 2023, et 71 autres ont été libérées en janvier et février 2025.
Shatela et Aya Khatib,également originaire des territoires colonisés en 1948, sont les deux seules femmes qui sont restées emprisonnées à Damon après les deux échanges.
Ce sont elles qui tentent de prendre soin des nouvelles prisonnières,en assurant les rôles de mères, d’enseignantes et de protectrices.
Ses anciennes camarades nous ont envoyé plusieurs messages pour nous dire combien Shatela est appréciée et combien elle occupe une place particulière dans leur vie. Elles nous ont également dit qu’elle était l’une des prisonnières les plus touchées par les lettres envoyées du monde entier.
Alors n’hesitez pas à participer aux ateliers d’écritures de lettres organisés par les collectifs de votre ville pour soutenir leur resistance quotidienne dans les prisons coloniales !
« Shatela était l’une des prisonnières la plus merveilleuse. Elle aimait nous aider dans beaucoup de choses. Elle nous donnait des leçon de religion et elle était très gentille »
« elle aime la vie et est très gentille. Elle aime beaucoup aider les gens et elle est vraiment spéciale »