Repris de la presse, 24 et 25 avril.
Dans les Bouches-du-Rhône, des tirs de mortier ont été repérés près de la prison de Luynes dans la nuit de mercredi à jeudi 24 avril, tout comme des explosions de feux d’artifices, signalées aux abords du centre pour mineurs de la Valentine, à Marseille. Le ministère de l’intérieur considère que les joyeux feux n’ont aucun lien avec la localisation des prisons, mais plutôt pour des « soirées festives et privées ». On espère que les prisonniers en auront tout de même bien profité !
Le lendemain, dans la nuit de jeudi à vendredi 25 avril, le domicile d’une surveillante pénitentiaire a une nouvelle fois été ciblé dans une commune située au nord d’Amiens. Trois poubelles ont été incendiées devant l’habitation. Aucune inscription n’a été découverte et il n’y a eu aucun témoin. La surveillante, qui vit dans une commune située au nord d’Amiens, avait déjà déposé plainte la semaine dernière, après avoir dénoncé des actes de vandalisme sur sa voiture et sa boite aux lettres. Mercredi 16 avril au soir, un pneu de sa voiture avait été crevé et sa boite aux lettres taguée du sigle DD, qui rappelle DDPP (pour Droit des Prisonniers Français).
Dans la nuit du 24 au 25 avril toujours, à Muret (près de Toulouse), une matonne en arrêt maladie depuis un an est agressée devant chez elle. Deux personnes encagoulées surgissent dans la nuit et hurlent : « On va te tuer, on va te niquer, DDPF ! ». Avant de s’enfuir, elles reviennent sur leurs pas, l’empoignent et la frappent dans le dos. La même nuit, un maton de la prison de Draguignan (Var) s’est senti menacé suite à l’information que « des individus auraient été missionnés pour s’en prendre à lui », après qu’il ait confisqué des stupéfiants dans une fouille à l’intérieur de la taule, le forçant à aller dormir chez des amis. A Saint-Malo, un homme a tenté d’intimider la directrice ajointe de la maison d’arrêt devant son domicile mercredi 23 avril. Au volant d’une moto, il a fait rugir son moteur en la regardant avec insistance. Il a pris la fuite après avoir été surpris par un voisin.
Puis à Orvault, près de Nantes, des malfaiteurs ont tenté de s’en prendre au système de sécurité mis en place par le ministère de l’Intérieur pour « recevoir les alarmes et les messages provenant des sites et établissements sensibles » ce vendredi 25 avril. Vers 1h15, le centre d’information et de commandement de la police a constaté le déclenchement d’une alarme correspondant à une défaillance du système. Ils ont alors découvert que quatre plaques d’égout avaient été retirées et qu’un câble avait été sectionné. Un technicien d’Orange a confirmé, dans la nuit, que le câble coupé était à l’origine du dysfonctionnement du système de sécurité R@mses. Le centre pénitentiaire ne semble pas avoir été impacté. Les réparations sont en cours. Des tirs de mortier auraient eu lieu dans le Pas-de-Calais, à proximité immédiate de la maison d’arrêt de Longuenesse, dans la nuit de mardi à ce mercredi.
Pendant ce temps, un maton de la prison de Valence dont la voiture a crâmé dans la nuit du 14 avril a déclaré « se sentir attaqué dans son intimité » et « laissé à l’abandon« , n’ayant « plus aucun appel, pas de dédommagements, l’assurance qui ne joue pas le jeu« . Il précise que lorsque l’on est maton, « on n’est pas préparé à être suivi chez soi, se faire taguer, se faire tirer dessus. Honnêtement je ne pense pas qu’il existe une formation « demain je me fais tirer dessus ». On est absolument seul. » Bon à savoir ! En arrêt de travail, il en tire alors les bonnes conclusions : « Avec tout ce qui passe aujourd’hui et l’impact psychologique, honnêtement, je ne retournerai pas tout de suite travailler dans un environnement carcéral« . Une autre matonne de Valence, qui comme nous regarde les belles vidéos et nouvelles d’attaques tous les matins, précise que « tout ça l’a rendue plus vigilante » et détaille toutes les mesures qu’elle prend pour qu’on la retrouve pas, en sachant qu’elle serait retrouvée si quelqu’un le voulait. « Ce n’est pas normal de vivre dans la peur« , chouine de façon hypocrite un maton qui ne se pose probablement jamais la question pour les prisonniers, tandis que la CGT maton appelle à une journée « prison morte » lundi. N’est-ce pas déjà ce qui a tenté d’être mis en acte, après tout ? Un représentant syndical des matons d’une autre ville précise que « les collègues ont la boule au ventre, on a quand même franchi un cap« , le menant très logiquement à revendiquer de transformer les prisons en sites militaires dont on ne pourrait pas s’approcher et où les matons pourront faire usage de la force de façon similaire face à des intrusions. Chouineur parmi les chouineurs, Darmanin a assuré que sa sécurité avait été renforcé suite à des menaces à son encontre.
On apprend au détour des déclarations de matons que le vendredi 18 avril, à l’intérieur de la maison d’arrêt de Nevers, un prisonnier a réfusé de réintégrer sa cellule et tenté de lancer un mouvement collectif de rébellion en faisant référence aux attaques revendiquées DDPF. Des inscriptions DDPF ont par ailleurs été retrouvées dans la cellule du prisonnier en question. On apprend aussi que d’autres incidents ont eu lieu à l’intérieur de taules où des prisonniers ont fait référence aux attaques à l’extérieur, avec par un exemple un maton menaçé par un prisonnier à Aix-Luynes. Enfin, une matonne précise : « Certains sont respectueux mais il y a des détenus plus compliqués qui profitent de cette situation, qui savent qu’on va au travail la peur au ventre et s’amusent, par exemple, à glisser des petits mots sous la porte avec écrit : ‘On va vous envoyer la DDPF’. Ça s’apparente à des menaces directes« . Force à tous les écrivains de petits mots !
Un article de presse liste par ailleurs toutes les attaques qu’ils ont pu identifier, dans une tentative de s’approcher de « la centaine de faits » annoncée par les autorités, 13 faits dont le parquet anti-terro s’est saisi :
- Nuit du 13 au 14 avril – Agen (Lot-et-Garonne). Sept véhicules ont été incendiés sur le parking de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire. L’inscription «DDPF» a été retrouvée sur le parking.
- Nuit du 13 au 14 avril – Réau (Seine-et-Marne). Deux individus se sont introduits dans le parking du centre pénitentiaire Sud Francilien et ont mis le feu à la voiture d’un surveillant. Ils ont également dégradé et aspergé d’essence un autre véhicule. L’attaque a été revendiquée sur Telegram par la DDPF.
- Nuit du 14 au 15 avril – Nanterre (Hauts-de-Seine). Sur le parking de la maison d’arrêt, deux individus ont mis le feu à une voiture appartenant à un surveillant. Un tag DDPF a été retrouvé sur place et l’attaque a été revendiquée sur Telegram.
- Nuit du 14 au 15 avril – Villepinte (Seine-Saint-Denis). Trois véhicules de surveillants ont été incendiés sur le parking de la maison d’arrêt. L’attaque a été revendiquée par la DDPF sur Telegram.
- Nuit du 14 au 15 avril – Valence (Drôme). Deux voitures appartenant à des personnels pénitentiaires ont été incendiées. Un tag DDPF a été retrouvé et l’attaque a été revendiquée sur Telegram.
- Nuit du 14 au 15 avril – Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône). Le portail de la base du Pôle de rattachement des extractions judiciaires et de l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité a été incendié. Deux voitures ont été brûlées sur le parking visiteur. L’attaque a été revendiquée par la DDPF sur Telegram et par des tags.
- Nuit du 14 au 15 avril – Nîmes. Un véhicule a été incendié devant la maison d’arrêt. La scène a été filmée et diffusée par la DDPF sur son canal Telegram. Des tags DDPF ont été retrouvés à proximité.
- Nuit du 14 au 15 avril – Marseille. Une voiture a été brûlée et six autres dégradées par des tags DDPF, à proximité d’une résidence où vivent plusieurs agents de l’administration pénitentiaire.
- Nuit du 14 au 15 avril, Toulon-La Farlède. Des individus ont tiré à l’arme lourde, de type kalachnikov, sur la porte d’entrée principale du centre pénitentiaire. Quinze impacts de balles ont été comptés. Un tag DDPM a été retrouvé.
- Nuit du 15 au 16 avril – Tarascon (Bouches-du-Rhône). Trois véhicules appartenant à des personnels pénitentiaires ont été incendiés sur le parking du centre pénitentiaire.
- Nuit du 15 au 16 avril – Aix-Luynes. Le véhicule d’un surveillant a été brûlé devant son domicile. L’attaque a été filmée et diffusée par la DDPF sur Telegram.
- Nuit du 15 au 16 avril – Villenoy (Seine-et-Marne). Un début d’incendie a été provoqué dans le hall d’immeuble d’une surveillante pénitentiaire travaillant au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin. Des inscriptions DDPF ont été taguées.
- Nuit du 20 au 21 avril – Villefontaine (Isère). Deux pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires, ont été la cible de tirs par arme à feu et de jets de cocktails molotov. Les images ont été filmées et diffusées avec un logo au nom de la DDPF. Des tags DDPF ont également été retrouvés sur place.
et 21 autres faits :
- Nuit du 16 au 17 avril – Amiens. Un incendie a été allumé dans une boîte aux lettres au domicile d’un surveillant pénitentiaire. Un tag «DD» a été retrouvé sur place et un pneu de véhicule a été crevé.
- Nuit du 17 au 18 avril – Reims. Vers 1 heure du matin, un individu à trottinette a tiré entre 15 et 20 mortiers en direction de la façade de la maison d’arrêt.
- Le 18 avril – Nevers (Nièvre). L’inscription DDPF a été retrouvée dans la cellule d’un détenu, à l’origine de heurts.
- Nuit du 18 au 19 avril – Comminges (Haute-Garonne). Devant le domicile d’un surveillant de la prison de Toulouse-Seysses, trois véhicules ont été incendiés.
- Nuit du 18 au 19 avril – Laval (Mayenne). Des tirs de mortiers ont visé l’établissement pénitentiaire.
- Le 19 avril – Saint-Maur (Indre). Un drone a survolé la maison centrale de Saint-Maur pour y transporter des colis. Alertée par un riverain, la police a pris en course-poursuite un fourgon. Le passager a été interpellé mais pas son chauffeur. Deux policiers de la BAC ont été blessés.
- Nuit du 19 au 20 avril – Lyon-Corbas. Une voiture stationnée, n’appartenant pas au personnel, a été incendiée près de la maison d’arrêt. Plusieurs tags DDPF ont été découverts à proximité.
- Nuit du 20 au 21 avril – Lyon-Corbas. Trois véhicules ont été incendiés sur le parking de la maison d’arrêt, dont deux appartenant à des agents de l’administration pénitentiaire. Une quatrième voiture a été retrouvée incendié et pourrait appartenir aux auteurs.
- Nuit du 20 au 21 avril – Villefranche-sur-Saône (Rhône). La voiture d’un surveillant a été incendiée sur le parking du centre pénitentiaire pendant son service de nuit.
- Nuit du 21 au 22 avril – Mouy (Oise). Un agent du centre pénitentiaire de Liancourt a découvert son véhicule, garé devant son domicile, tagué de l’inscription DDPF.
- Nuit du 21 au 22 avril – Nantes-Carquefou. Un début d’incendie a visé l’entrée du parking, sans faire de dégâts. Des tags DDPF ont été découverts.
- Nuit du 21 au 22 avril – Caen. Cinq véhicules du service pénitentiaire d’insertion et de probation ont été incendiés vers 3 heures du matin. Aucun tag n’a été observé.
- Nuit du 21 au 22 avril – Varces (Isère). Trois personnes ont été interpellées à proximité de la prison de Varces à bord d’un véhicule, alors qu’elles transportaient un jerrican d’essence.
- Nuit du 21 au 22 avril – Hermes (Oise). La boîte aux lettres et le véhicule personnel d’un agent de la prison de Liancourt ont été tagués avec l’inscription DDPF.
- Journée du 21 avril – Fresnes (Val-de-Marne). Un surveillant a été suivi à son domicile par cinq individus qui l’ont intimidé verbalement. Il dit avoir reconnu un ancien détenu parmi eux.
- Nuit du 21 au 22 avril – Lutterbach (Haut-Rhin). Un drone a survolé l’établissement pénitentiaire durant la nuit.
- Nuit du 21 au 22 avril – Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Un drone a été observé survolant la prison de Lannemezan.
- Nuit du 21 au 22 avril – Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Un drone a survolé l’établissement pénitentiaire.
- Journée du 23 avril – Lieu non précisé. Un élève surveillant a retrouvé l’inscription DDPF sur sa boîte aux lettres.
- Nuit du 23 au 24 avril – Aix-Luynes. BFM Marseille a révélé des tirs de mortiers contre la prison depuis un parking, sans qu’ils ne causent de dégâts. En conférence de presse, Bruno Retailleau a affirmé qu’il s’agissait de «mortiers en l’air» qui n’étaient pas dirigés contre un mur ou une porte de l’établissement.
- Nuit du 23 au 24 avril – Marseille. Deux départs de feu sans gravité ont eu lieu devant la prison pour mineurs La Valentine. Il s’agit d’un feu d’artifice et d’un feu de broussailles.