Initialement publié sur Attaque, qui l’a reçu par mail, le 11/11/2024. On peut aussi lire, pour davantage de contexte : Ceux/celles qui tombent dans le feu de la bataille ne meurent jamais ; Une affiche pour Kyriakos, Marianna, Dimitra et tou.tes les autres ; A death in action is an eternal call to struggle. Letter to the comrades of Kyriakos and Marianna.
reçu par mail (en français) / lundi 11 novembre 2024
Le samedi 16/11, nous appelons les groupes, collectifs, tous les camarades du monde entier à une journée internationale de commémoration et d’actions pour le militant anarchiste décédé et notre cher camarade Kyriakos Xymitiris.
Nous invitons tous les compagnons de l’étranger qui souhaitent envoyer des textes qu’ils aimeraient être lus dans le cadre de l’événement de commémoration politique dédié à Kyriakos, qui aura lieu le même jour à Athènes.
Assemblée de solidarité aux personnes en lutte emprisonnées, en cavale, inculpées
synelallil@riseup.net
Le 31 octobre sera gravé pour toujours dans le cœur de toute personne en lutte. Avec rage et détermination nous restons aux côtés de nos compagon.ne.s
Le 31/10/24, après une explosion d’engin dans un appartement à Ampelokipi (Athènes), notre compagnon anarchiste Kyriakos Xymitiris est tombé dans la lutte pour la libération sociale et de classe, tandis que notre compagnonne anarchiste Marianna M., qui se trouvait également dans l’appartement, a été gravement blessée et jusqu’à présent hospitalisée sous surveillance à l’hôpital Evangelismos. Deux autres personnes, le compagon Dimitris et la compagnone anarchiste Dimitra, arrêtées et présentées devant le juge d’instruction, sont actuellement placé.e.s en garde à vue.
La compagnonne anarchiste Marianna M. est à l’hôpital d’Evangelismos sous surveillance, avec tout le mécanisme répressif et la police antiterroriste cherchant à lui faire cracher des aveux. Nous n’avons pas oublié les cas de torture de compagnon.ne.s capturé.e.s et gardé.e.s dans des hôpitaux, qui ont subi des abus physiques résultant d’actes
médicaux imposées violemment et exploitant leur état physique, émotionnel et mental. De telles impositions de la part de l’État sont
clairement de la torture.
Qu’ils n’osent pas exercer de nouvelles pressions policières ou continuer la procédure de (pré-) enquête de la compagnonne Marianna qui souffre de multiples blessures, tout en étant hospitalisée et en train de faire face à la charge émotionnelle, mentale et politique qui a suivi l’explosion. Son interrogatoire est une torture et tous ceux qui y participent sont des tortionnaires d’autorité d’État. L’administration et le personnel d’Evangelismos sont les premiers responsables de ce qui arrivera à notre compagnonne. Tout membre de la communauté médicale qui acquiesce ou reste simplement silencieux face à une telle procédure sera complice de la violence d’État intentionnelle et de la tentative de torture de la compagnonne Marianna. La violence d’État a été infligée à notre compagnonne par les salauds de l’unité anti-terroriste qui ont pris ses empreintes digitales alors qu’elle était sous la responsabilité du personnel médical, sans avoir échappé au danger et sans son consentement, puisqu’elle était inconsciente.
Le cannibalisme envers les visages et les corps des compagnon.ne.s est déjà mis en marche avec toutes sortes de maniements de la part de l’ensemble du mécanisme étatique sous la direction de la section antiterroriste et du ministre de répression (ils appellent ça « la protection du citoyen ») Michalis Chrysochoidis. Leur campagne de dénigrement dans les chaînes télé et les titres des journaux bien connus est une preuve en plus du rôle vomitif des moyens de diffusion de la propagande étatique et capitaliste. Les rapports détaillés et la publication de photos et de vidéos de la scène de l’incident dénigrent le camarade décédé et reflètent la brutalité avec laquelle sont traités sa famille et ses proches. En même temps, la dépolitisation de l’action de nos compagnon.ne.s vise à les présenter comme des poseurs de bombes amoralistes qui détruisent les maisons des civils, dans le but de les isoler socialement et les laisser exposés à la répression.
L’Etat, ses mécanismes idéologiques et le capital tentent une fois de plus de s’attaquer aux lignes du mouvement en lutte, de décontextualiser et lui ôter son contenu politique, ses choix de lutte et sa tradition révolutionnaire de plusieurs décennies. Avant que la compagnonne Marianna ne reprenne ses forces et s’exprime comme elle le souhaiterait et comme le voudrait le compagnon mort, la propagande étatique a furieusement déchaîné contre eux, contre toute personne en lutte et leurs choix. Le dénigrement de la lutte révolutionnaire est le fer de lance de la propagande contre-révolutionnaire. A cela nous nous opposons fermement et nous défendons la cause révolutionnaire ainsi que la volonté des personnes touchées par la répression.
Pour les événements du 31/10 et les choix politiques de lutte qui les ont entrainés, ce n’est pas aux mouchards du mécanisme étatique et du capital de parler. Celle qui parlera d’abord, quand elle le voudra, c’est la compagnonne qui les a vécus et payé un lourd tribut ainsi que les compganon.ne.s poursuivi.e.s pour cet affaire. C’est le mouvement qui parlera ; nous tou.te.s qui nous sommes retrouvé.e.s avec les compagnon.ne.s Kyriakos et Marianna, nous avons été et continuons d’être inspirés par leur regard lucide et leur esprit combatif détérminé. Nous qui reconnaissons leur présence dans tous les champs de la lutte et comprenons que les compagnon.ne.s sont l’incarnation du dialogue ouvert au sein du mouvement. Les compagnon.ne.s ont consacré leur vie à la lutte contre l’oppression, pour construire un monde d’égalité et de liberté, en prenant des responsabilités et des choix qui ont conduit Kyriakos à la mort et Marianna à être blessée en captivité. Par leur attitude et leur présence, ils offrent leurs corps, âme et pensées à la cause révolutionnaire, et à travers ce chemin, ils sont à l’avant-garde de la société en lutte.
Marianna et Kyriakos ont été, depuis des années, incessamment présents dans des groupes de solidarité avec les prisonniers ; dans le mouvement anti-guerre internationaliste ; dans la lutte pour la résistance palestinienne ; dans des actions pour la défense de la région d’Exarchia ; dans les luttes au sein des universités ; dans la défense des espaces libérés, des squats et dans toutes les luttes sociales et de classe. Dedié.e.s à ces luttes, toujours prêts à découvrir en commun leurs extensions les plus insurrectionnelles. Ils ne défendent pas simplement au niveau théorique la lutte par tous les moyens pour la libération sociale, ils en sont sa véritable incarnation. Elles ont choisi leur position de lutte par tous les moyens, contre le monde du pouvoir, l’État, le capital, le racisme, le patriarcat ; aux côtés des opprimés et des insurgés, toujours avec la vision d’un monde meilleur, un monde de solidarité, d’égalité et de liberté.
Contre un monde qui marginalise toute personne qui ne rentre pas dans sa normalité, qui naturalise l’exploitation et l’oppression de ceux d’en bas, le mouvement anarchiste-anti-autoritaire lutte par tous les moyens. L’action multiforme est ce qui va conduire à la radicalisation et à la complémentarité de nos réponses et de notre attaque contre l’existant. Les choix de la contre-violence révolutionnaire et de la lutte armée, en tant que partie intégrante de la lutte multiforme, transcendent les limites de la légalité bourgeoise et remettent en question le monopole de la violence d’État. Ces choix de combat maintiennent le fil conducteur du soulèvement de novembre 1973 à aujourd’hui. Ces choix font partie intégrante d’une continuité insurrectionnelle historique, qui garde vivante dans nos cœurs et nos esprits la vision de la révolution sociale.
La tentative de saper le discours révolutionnaire et la répression qui s’ensuit montrent que les salauds des services terroristes étatiques ont peur des personnes ne consentent pas à l’injustice, à l’inégalité, à l’exploitation. Contre la propagande et la terreur de l’Etat et des patrons, contre la tentative de dépolitiser les choix de lutte plus violents, nous répondons d’abord politiquement et indépendamment de l’affaire en cours. Nous le devons – entre autres – à ceux et celles qui ont donné leur vie, qui ont été emprisonné.e.s, qui ont lutté à travers les années de guerre sociale et de classe. La lutte armée fait partie intégrante du mouvement radical, de la lutte sociale et de classe par tous les moyens, enracinée dans notre tradition militante ; et nous la défendons sans compromis.
Contre le monde de l’individualisation et du fatalisme, nous prônons la lutte par tous les moyens. Nous nous renforçons l’une à côté de l’autre, nous défendons nos compagnon.ne.s. Bas les mains de leurs familles et leurs proches. Personne ne sera laissée seule face à l’opération répressive de l’Etat et du capital. Face au contre-terrorisme et au cannibalisme médiatique, notre solidarité sera un pare-feu pour nos camarades captifs et toute autre poursuite. La répression ne nous fait pas peur et nous les soutenons sans hésitation.
BAS LES MAINS DE NOTRE COMPAGNONNE ANARCHISTE MARIANNA
KYRIAKOS KSIMITIRIS EST UN D’ETRE NOUS, TOUJOURS A NOS COTES DANS LES RUES DU FEU
LIBERTÉ AU COMPAGNON DIMITRIS ET A LA COMPAGNONNE ANARCHISTE DIMITRA
Assemblée de solidarité aux personnes en lutte emprisonnées, en cavale, inculpées