Résumé à partir de Legiun, le 08/12/2025, qui a republié plusieurs articles de presse.
La police métropolitaine de Jakarta (Polda Metro Jaya) a arrêté trois jeunes qui projetaient de provoquer des émeutes lors des manifestations à Jakarta. Les trois suspects, identifiés comme BDM (20 ans), TSF (22 ans) et YM (23 ans), prévoyaient de déclencher des émeutes à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme, le mercredi 10 décembre 2025.
La première personne, BDM, aurait été arrêtée par la police en possession de six « bouteilles usagées qui étaient en cour de transformation en cocktails molotovs » à son domicile dans le centre de Jakarta. La seconde personne, TSF, aurait été arrêtée dans la ville de Bekasi, suspectée d’avoir commandé les cocktails molotovs à BDM. La troisième personne, YM, a été arrêtée dans la ville de Bandung, aussi suspectée de préparer des cocktails molotovs, mais pour l’instant sans lien avec les deux premières personnes arrêtées.
Après confiscation des téléphones portables, la « Direction de la cybercriminalité de la police métropolitaine de Jakarta » a designé ces trois personnes comme étant derrière des comptes instagram d’agitation, notamment anarchistes. BDM serait ainsi l’administrateur du compte @_bahan_peledak, qui publie du contenu anarchiste et insurrectionnaliste, que les flics considèrent comme « menaces et provocations terroristes ». TSF serait l’administrateur du compte @verdatius, un « média alternatif d’agitation et de propagande » qui publie aussi du contenu anarchiste, et ce que les flics considèrent comme « des messages incitant à l’émeute ». YM serait l’administrateur du compte @catsrebel, qui publie aussi du contenu anarchiste, et ce que les flics considèrent comme « des menaces de violence ». Une photo d’un cocktail molotov sur ce dernier compte aurait poussé les flics à arrêter YM.
Le contenu posté sur les trois comptes d’agitation est suffisant pour que les flics parlent d’un « réseau » soupçonné « d’avoir préparé des émeutes lors des manifestations du 10 décembre en publiant des instructions sur la fabrication de bombes artisanales » et qui « prévoyaient d’attaquer des commissariats et d’attirer les forces de l’ordre dans des lieux prédéterminés ». D’autres comptes auraient été identifiés comme affilés à ce réseau, laissant sous-entendre davantage de répression à venir dans la chasse aux anarchistes par l’Etat indonésien.
Un article compilé sur le même site revient aussi sur une audience au tribunal, le 8 décembre, de 7 inculpé-es dans l’affaire des 21 personnes poursuivies pour l’invasion du parlement à Senayan, Jakarta, et le lancer de cocktails molotovs et de pierres sur les flics qui le gardaient, lors de la révolte d’août. Ces sept avaient fait, via leur avocat, des demandes de nullité et de relaxe compte-tenu d’inculpations vides et vagues, notamment en ce qui concerne les lieux et l’heure à laquelle les événements se sont produits. Un autre faisait une demande de relaxe considérant que le rapport d’examination était illégal, compte-tenu de pressions et menaces [de la part des flics], deux autres sur des procédures non habituelles de la police. Toutes les demandes ont été rejetées par le juge.
Un autre article aussi compilé dans le même texte revient sur une audience du 4 décembre, par rapport à l’affaire de 33 personnes inculpées pour l’attaque du commissariat du Nord de Jakarta le 31 août, lors des révoltes. 25 témoins, tous des flics du comico en question, ont ainsi témoigné sur l’attaque en question, certains en tant que victimes, et d’autres en tant qu’agents ayant mené des arrestations. Un flic raconte alors qu’une foule en moto est arrivée au commissariat dans la soirée et a lancé de nombreux cocktails molotovs – ainsi que des pierres, des bouts de bois, des bouts de métal, et des feux d’artifice – pendant quasiment sept heures, forçant la flicaille à évacuer le poulailler. Il chouine aussi d’avoir été brûlé par un tir de feu d’artifice.