Compilé à partir d’articles de presse.
Suite à une première série de barrages enflammés et de pillages en Guadeloupe à la fin du mois de septembre, de nouveaux barrages et pillages ont eu lieu en cette semaine de fin octobre, culminant notamment autour d’un black-out causé par des grévistes de la centrale d’EDF.
Sans électricité, tout est gratuit…
Dans la nuit du vendredi 25 octobre au samedi 26 octobre, des individus ont profité du black-out touchant toute l’île pour se servir dans différents commerces.
A Pointe-à-Pitre, un groupe a ainsi utilisé un tractopelle pour détruire le rideau métallique de trois bijouteries et s’y introduire, ainsi que pour attaquer une agence de la Bred et en arracher le distributeur de billets, ou attaquer et piller un supermarché ou encore un magasin de téléphonie.
Des barrages enflammés ont aussi été installés « pour faciliter la casse ». « C’est la même méthode de créer des lieux d’attraction des forces de l’ordre quand on agit ailleurs », analyse le maire de la ville. Ce qui semble avoir fonctionné, puisqu’au moins 3 salves de tir ont été dirigés contre les flics du RAID et de la brigade de sûreté territoriale. Les pompiers ont été sollicités pour éteindre 27 feux de poubelle et 6 véhicules enflammés. Les pillages auraient duré pendant deux heures, touchant 11 commerces entre Pointe-à-Pitre et Les Abymes.
Aux alentours de 4 heures du matin, à Sainte-Rose, un autre barrage enflammé a été érigé à La Ramée, bloquant temporairement l’accès à la zone près du lycée de la commune. Comme un écho aux incidents du 21 octobre, cette action a paralysé la circulation avant que les forces de l’ordre ne restaurent le calme au petit matin.
A Baie-Mahault, un collège a été pillé, vandalisé puis incendié, ravageant une grande partie de l’établissement dont le bâtiment administratif et le bureau du principal. L’école maternelle a aussi été pillée, saccageant entièrement le bureau de la directrice, ainsi que la crèche d’en face. Un entrepôt d’un magasin automobile a aussi été incendié dans la zone de Jarry en fin de journée, sans plus d’indications sur l’origine de l’incendie.
Quatre personnes ont été interpellées, dont une pour le pillage d’une bijouterie et deux personnes mineures. Un couvre-feu a été instauré dans 10 communes de Guadeloupe dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27, puis de nouveau dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28.
Cela n’a pas empêché des barrages d’être érigés dans plusieurs communes touchées par le couvre-feu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27, et notamment à Pointe-à-Pitre et aux Abysses où trois personnes ont été interpellées. Une dizaine de barrages enflammés avait été constatée dans ce secteur entre 20h et 3h.
Sur la route nationale du Gosier, à l’est de Pointe-à-Pitre, un barrage a été élaboré à partir de pneus et de cailloux. Trois barricades ont également été installées au Moule, à l’est de la Guadeloupe, où les forces de l’ordre et les pompiers, venus pour un incendie de pneus, ont été la cible de projectiles. Divers incendies ont été signalés au Lamentin, tandis qu’à Baie-Mahault, une boutique de bijoux, parfums et sacs a été attaquée à la disqueuse.
Le lundi 28 octobre, une personne a été condamnée à 18 mois de prison dont six mois avec sursis pour le pillage d’un magasin de téléphonie à Pointe-à-Pitre, avec « obligation de rembourser les parties civiles, obligation de travailler, » et placé « sous bracelet électronique car la maison d’arrêt de Basse-Terre est à 245 % de surpopulation carcérale« .
Black-out suite à la grève à EDF
Peu après 8h30, ce vendredi 25 octobre, l’arrêt des 12 moteurs de la centrale Jarry d’EDF PEI, qui fournit la quasi-totalité de l’électricité sur le territoire de près de 380 000 habitants a provoqué un incident électrique généralisé.
Une conséquence probable de la grève qui oppose depuis le 15 septembre les salariés affiliés à la FE-CGTG (Fédération de l’Energie de la Confédération Générale du Travail de Guadeloupe) et la direction de l’entreprise, concernant l’application d’un protocole d’accord signé suite à une grève en 2023 à propos du mode de calcul des congés payés.
Suite à la rupture des négociations et des menaces de licenciement d’un gréviste par la direction d’EDF PEI, des grévistes ont pénétré dans la salle des commandes et provoqué l’arrêt d’urgence de l’ensemble des moteurs, coupant l’électricité de toute la Guadeloupe. Le préfet a ensuite réquisitionné des salariés pour redémarrer la centrale et relancer l’électricité, qui ne sera complètement rétabli que dans la journée du dimanche 27.
Déjà des barrages en début de semaine
C’est peu avant le lever du jour, vers 4h30, dans la nuit du dimanche 20 octobre au lundi 21 octobre qu’un barrage en feu a été dressé à La Ramée, à Sainte-Rose, non loin du lycée qui accueille, chaque jour, des centaines d’élèves. La circulation a été interrompue au moins dans un sens.
Dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 octobre, c’est le pont de Rivière des Pères à Basse-Terre qui a été bloqué dans les deux sens par un barrage enflammé, rendant la circulation impossible jusqu’à au moins 7 heures du matin. Quatre nouveaux barrages ont été érigés dans la même zone le lendemain, dans la nuit du 22 au 23, dont l’un bloquant une rue dans les deux sens avec un groupe d’individus restant sur le barrage. Les rues ne seront dégagés que vers 7 heures du matin.
Les tentatives de blocage en Guadeloupe se poursuivent. Dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 octobre, des barrages enflammés ont été érigés à Sainte-Rose et à Pointe-à-Pitre.
Après deux jours marqués par des barrages à Basse-Terre, c’est du côté de Sainte-Rose qu’un barrage à la Ramée à Sainte-Rose a été signalé. Il se situerait non loin du lycée Sony Rupaire à l’entrée de la déchetterie. La circulation était impossible dès 4h ce matin, forçant de nombreux automobilistes à faire demi-tour. À 5h20, les forces de l’ordre étaient sur place au niveau du rond-point.
De nombreux barrages enflammés ont aussi été montés dans la ville de Pointe-à-Pitre, notamment au boulevard Légitimus, au boulevard de Chanzy et du côté de Mortenol. Des coups de feu auraient été tirés et les forces de l’ordre étaient mobilisées durant toute cette nuit.