Volé dans la presse, le 07/07/2025.
Une manifestation anti-gentrification a eu lieu le vendredi 4 juillet à Mexico, capitale du Mexique. Celle-ci s’est déroulée dans le cadre d’une hausse du tourisme et des prix dans la ville, devenue une destination importante pour les touristes ou des expatrié-es américain-es et européen-nes en télétravail, s’accompagnant dès lors d’une gentrification importante de nombreux quartiers et d’une hausse énorme des loyers.
Les manifestations ont tourné violentes lorsque des manifestant-es vêtu-es de noir ont commencé à vandaliser plusieurs symboles de la gentrification et du capitalisme en général dans deux des quartiers les plus gentrifiés de la ville : un Starbucks et une banque, puis plus d’une cinquantaine de boutiques, banques et restaurants ainsi que quelques voitures de luxe et du mobilier urbain. Les autorités chiffrent les dégâts à 12 millions de pesos (plus d’un demi-million d’euros). Les manifestant-es ont aussi affronté les flics à coups de pierres et de pétards, la manifestation se terminant par une fraude de masse dans le métro.
Des tags ont ainsi pu apparaître tout le long des rues des quartiers fortement gentrifiés et touristiques de Condesa et Roma, notamment avec des messages anarchistes ou violents à l’égard des gringos tels que « dégagez du Mexique », « Expat = gentrificateur », « la gentrification c’est la colonisation » ou « tue un gringo ».
Ces derniers ont pu mener la présidente de gauche du Mexique Claudia Sheinbaum, la même qui avait signé des partenariats avec Airbnb lorsqu’elle était maire de la ville, a qualifié les manifestations de « xénophobes », ignorant la hausse de 286% en 20 ans des dépenses liées au logement et la spécificité des dynamiques gentrificatrices des « migrations » liées au tourisme et aux politiques autour du télétravail d’habitant-es du Nord global tels que les Etats-Unis. Celle-ci s’inquiète plutôt pour l’image de la ville, qui va accueillir l’Euro 2026, qui sera sans nul doute un nouvel événement touristique et gentrificateur qui continuera à amplifier les inégalités sociales et économiques, tandis que Airbnb se vante de faire vivre la ville économiquement pour défendre son emprise sur les logements et bâtiments de celle-ci.