Reçu par mail et initialement publié sur Informativo Anarquista, le 15/05/2025.
La justice… qu’est-ce que la justice ? Beaucoup comprennent la justice comme ceux qui décident de juger de leur main, se basant sur une moralité et une valeur déjà définies, afin qu’une communauté adhère et se comporte en suivant ces règles. Mais est-ce bien ça, la justice ? Sans assumer la vérité absolue de ce terme, il y a celleux d’entre nous qui croient et font la justice selon une perspective humanitaire à la fois en pratique et en théorie, jugeant de la moralité dans un monde où une personne en tant qu’être vivant n’en est plus un : iel ne devient qu’un outil de plus dans un cadre déjà prédéfini et imposé.
Qui peut dire que c’est juste, s’il défend l’existence de la faim et de la misère en sachant que nous sommes toustes de chair et de sang ? Un magistrat ? Un chef d’Etat ? Un homme militaire ? Un paco ? Ou un employé qui ne fait qu’obéir à ce qui est déjà décidé, sans réfléchir plus que ça. Ce qui est curieux est que même la personne la plus érudite en sciences politiques adhère aux lois et aux manières de vivre décidées par une minorité, qui a le pouvoir de convaincre, manipulant les autres sans qu’iels ne questionnent ce qui a été dit ; et qui le fait en se basant sur des illusions et des faux réconforts qui mènent à la perte d’une conscience.
Dans la vie et dans ses nuances, il y a celleux d’entre nous qui résistent à croire que tout doit être si vide, il y a celleux qui gardent espoir parce que nos racines sont profondes, nous sommes né-es dans la misère car ils veulent faire de nous des marchandises. Les valeurs qui font de nous des humains nous rendent cependant justes, font de nous des rebelles et des subversifves : nous somme celleux qui visent la dignité dans la libération de notre people. Nous prenons nos armes libératrices pour confronter l’ennemi : le même ennemi qui veut nous dominer.
Prêt-es à tout, nous avançons sans oublier qui nous sommes, sans oublier quoique ce soit car notre souvenir persiste toujours et, alors, nous continuons à tenter de faire justice car c’est notre voie, et elle le restera jusqu’au jour où je mourrai.
C’est mon histoire, c’est ainsi que je vis jusqu’à la mort. Pour l’amour de celleux qui lisent ceci, je suis comme vous. Vous ne me connaissez pas, je ne suis pas plus que qui que ce soit d’autre, je suis le peuple, je suis une partie de la population, je suis le travailleur qui se lève à 5 heures du matin, je suis la mère qui se lève tôt pour ses enfants, je suis la montagne et la mère, je suis la terre et le ciel, je suis votre frère et votre voisin, je suis le condamné, le lumpen, le bandit et le terroriste.
Je suis à la fois tout et rien : mais ce que je suis le moins est un fasciste et un marchand de vie.
Tomás González Quezada, prisonnier subversif de l’Ex Penitenciaría
15 mai 2025
Tomás González Centro Detención Preventiva Santiago 1 Avenida Nuevo Centenario 1879 Santiago, Región Metrópolitana (Chili)