Compilé de la presse.
Le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu directement par l’armée rwandaise qui lui fournit armes et soldats, a lancé le 25 janvier 2025 une offensive sur la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République Démocratique du Congo. Au 29 janvier, le M23 avait pris le contrôle total de la ville, des combats se poursuivant dans les alentours. Cette offensive se place dans le contexte de la résurgence des opérations du M23 dans la région, motivée notamment par les riches ressources en coltan et d’autres minéraux dans la région exploités par le M23 et exportés à travers le gouvernement du Rwanda ou des entreprises telles que Apple, qu’une guerre ne va après tout pas empêcher de fabriquer des téléphones. Les guerres civiles au Congo sont marquées par des politiques de recours massif au viol par les différents groupes armés impliqués, et le groupe M23 (actif depuis 2012) ne fait pas exception : usage de viols et d’exécutions sommaires à grande échelle, recrutement de force d’enfants-soldats, accusations de plusieurs massacres et crimes contre l’humanité.
Dans le contexte de ces affrontements, une évasion massive s’est notamment produite à la prison centrale de Munzenze, à Goma dans la nuit du dimanche au lundi 27, quelques heures après l’entrée du M23 dans la ville. La prison a été totalement incendiée, tuant malheureusement une dizaine de prisonniers et notamment des femmes qui y étaient emprisonnées, tandis que la quasi totalité des 4 400 personnes qui y étaient emprisonnées se sont échappées. La population a aussi saccagé et pillé le nouveau palais de justice de Goma dans la foulée.
Des manifestations ont eu lieu dès lundi à Kinshasa et dans le reste de la RDC pour s’opposer à la prise de Goma par le M23. Le mardi 28, à Kinshasa, ce sont de nombreuses ambassades qui sont ainsi attaquées : l’ambassade de la France est attaquée et un de ses bâtiments incendié, celle de Belgique est aussi partiellement incendiée, celle des Etats-Unis attaquée avant que les manifestant-es soient repoussé-es par les forces de sécurité, les ambassades du Rwanda et l’Ouganda sont pillées et saccagées, tandis que les ambassades de Kenya ou des Pays-Bas sont elles aussi attaquées. De nombreuses rues ont aussi été barricadées et bloquées, notamment par des incendies de pneus, tout autour de la capitale.