Trouvé dans les nombreux articles en attente prolongée de publication sur Paris-Luttes.info, depuis le 27/12/2024.
Pour Noël 2024, attaquons la propriété privée et ceux qui se font de l’argent dessus! Attaque de deux agences immobilières Re/Max et d’une conciergerie AirBnB à Paris.
La pression sur la question du logement est de plus en plus forte et permet à des multinationales comme AirBnB ou Re/Max de se faire toujours plus de fric. Ces entreprises participent à plein de processus dégueulasses, pour aboutir à une ville dont tous les espaces sont marchandisés, de laquelle sont chassé·es celles et ceux que les pouvoirs publics considèrent comme « indésirables », avec des espaces publics de plus en plus lissés — le tout sous vidéosurveillance, désormais algorithmique. AirBnB et Re/Max sont parmi les entreprises qui nous dépossèdent de nos villes et nous chassent de nos quartiers.
Avec les Jeux Olympiques, le harcèlement policier des personnes qui vivent à la rue, des personnes racisées et des travailleur·euses du sexe s’est accéléré. Les expulsions de squats et bidonvilles sont plus nombreuses que jamais. 3 000 places d’hôtel social ont été supprimées en Île-de-France en 2023 (dont la moitié en Seine-Saint-Denis). Le nettoyage social est en cours.
Rappelons qu’en France, 330 000 personnes sont sans domicile et 2,4 millions de personnes sont en attente d’un logement social (ça, c’est la Fondation Abbé Pierre qui le dit). En face, 68% du parc immobilier appartient à des ménages qui sont multipropriétaires (selon l’INSEE).
Pourquoi on en veut à Re/Max ? Re/Max, c’est le « réseau immobilier n°1 des transactions immobilières dans le monde et en Europe ». Et ce sont 5 agences à Paris, dont l’objectif affiché est d’acheter, vendre et investir. Re/Max, c’est une entreprise qui participe au développement de nombreuses colonies en Palestine. En effet, pendant qu’il opère un génocide à Gaza, le gouvernement israélien exproprie les Palestinien·nes de leurs terres en Cisjordanie, sur lesquelles Re/Max commercialise des logements.
Pourquoi on en veut à AirBnB ? Paris est la ville au monde qui compte le plus d’annonces AirBnB actives. Parmi ces annonces, plus des 3/4 proposent de louer un logement entier. Et parmi ces logements entiers, plus du quart sont des logements loués sur AirBnB plus de 90 jours dans l’année. Un quart des annonces sont publiées par des particuliers ou des professionnels qui mettent plusieurs logements en location. Derrière le mythe du AirBnB pour permettre à un·e petit·e propio d’arrondir ses fins de mois, la réalité est donc tout autre (en quelques années, celleux qui plaçaient leur propre logement en location sur AirBnB se retrouvent même être les dindons de la farce : contraint·es à déménager ailleurs à cause des prix qui explosent).
Un appart’ pour touristes sur AirBnB, c’est un appart’ qui n’est pas mis en location pour des résident·es permanent·es. En créant de la rareté en retirant des logements du marché locatif « classique », les bailleurs de AirBnB et consorts font flamber les prix des loyers et contribuent à chasser les plus pauvres des centres-villes. À Paris, le stock de logements à louer de façon permanente a diminué de 50% en un an et de 74% en 3 ans (et c’est pas nous qui le disons, c’est SeLoger.com). En 2015, il y avait 25 000 annonces AirBnB à Paris. Fin 2023, ce sont 62 000 annonces. Pas difficile de comprendre ce que sont devenus certains logements…
Pourquoi on en veut aux conciergeries ? C’est quoi, une conciergerie ? Une entreprise qui permet à des proprios-investisseurs de n’avoir à s’occuper de rien dans la gestion de leurs biens immobiliers en location courte durée (sur AirBnB, Booking ou autre). De plus en plus, les « hôtes » ne se déplacent même plus et gèrent tout à distance via des conciergeries ou des boîtiers à code, faisant faire le ménage à des personnes précaires. Les conciergeries, ce sont une nouvelle étape du capitalisme, contre lequel on se bat.
Alors on a attaqué, le même soir, dans la semaine du 25/12/2024 deux agences de Re/Max à Paris et une conciergerie AirBnB. On a fait des inscription avec des feutres à l’acide qu’on a fait maison, et qui ont rongé le verre des vitrines attaquées : c’était discret et très efficace. On a aussi glué leurs serrures, et tagué + collé nos revendications.
De Marseille à Paris, nique AirBnB
De Bruxelles à Paris, attaque Re/Max
À bas l’État, la propriété et les huissiers