Initialement publié sur Schools for Chiapas, le 01/08/2024.
29 juillet 2024
Les individus, collectifs, organisations, peuples, communautés et adhérents de la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandon élèvent nos voix et donnent notre parole pour exiger la liberté de notre compañero, Base d’Appui de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (BAEZLN), José Díaz Gómez, qui est otage de l’État mexicain sous le mal-gouvernement de Rutilio Escandón Cadenas, qui le maintient en prison injustement et arbitrairement dans le CERSS 17 de Playas de Catazajá, Chiapas, Mexique.
Après un an et neuf mois, José Diaz est toujours privé de sa liberté en vertu de la mesure préventive de détention provisoire officielle (emprisonnement sans peine) pour un crime fabriqué. Les conditions de torture dans lesquelles José est détenu sont alarmantes. La surpopulation et les conditions insalubres causent des maladies physiques et psycho-émotionnelles à notre compañero BAEZLN, comme nous l’avons observé lors de visites. La cruauté du système carcéral est excessive, le manque de soins médicaux met en danger la santé et la vie de José; son intégrité et sa sécurité sont menacées car il vit dans une petite cellule avec 18 personnes. Les conditions de surpeuplement augmentent le risque de violence due aux abus et aux conflits. Tout cela constitue une violation claire du droit à la santé et du droit de vivre dans des conditions de détention dignes et humaines. Nous dénonçons également l’extorsion économique dont les prisonniers et leurs familles sont victimes dans le commerce inhumain qu’est la prison.
José Diaz, actuellement détenu au CERSS 17, est à un moment décisif de sa liberté. L’audience de clôture aura lieu le 6 août et la sentence sera prononcée. Nous confirmons, à partir des témoignages recueillis, que José Diaz a été arrêté pour un crime qu’il n’a pas commis. Son procès a été délibérément reporté afin de le punir, lui et son organisation.
Le procès qui s’est ouverte le 4 juin 2024 a été un simulacre de justice, avec un manque de conditions minimales pour la présentation des preuves, l’absence de témoins et le manque d’interprète en langue Ch’ol. Auparavant, la défense a changé plusieurs fois et par trois fois une modification de la mesure préventive pour que José puisse mener à bien son processus en liberté a été refusée. Par conséquent, nous considérons que son procès est entaché de lacunes. Nous exigeons que le juge rectifie cela, en déclarant sa liberté par un jugement d’acquittement, puisqu’il n’y a pas de preuve décisive pour l’incriminer, s’ajustant ainsi aux principes d’innocence.
L’approche de la décision judiciaire dans l’affaire de José Diaz souligne l’urgence d’une intervention pour assurer que ses droits soient respectés en protégeant la personne détenue, et aussi garantir sa liberté. De plus, il est crucial que les responsables des fausses accusations et de toute violation des droits qui se sont produites pendant le processus criminel fassent l’objet d’une enquête approfondie et soient punis.
La détention arbitraire et les fausses accusations non seulement violent le droit de la personne à la liberté personnelle, mais aussi portent atteinte au collectif, à la communauté, et à la communauté mondiale dans laquelle nous croyons qu’un autre monde est possible. La violation systématique des droits de l’homme est le modus operandi de l’Usine des Coupables pour simuler l’administration de la justice en nombre, au prix de la brutalité et de la criminalisation envers les personnes et les peuples qui s’organisent et se battent pour la défense des terres et du territoire. Pendant ce temps, les groupes criminels se développent au Chiapas et dans le reste du pays, terrorisant des populations entières, causant des morts, des disparitions, des déplacements et des recrutements forcés, même avec la présence de l’armée et de la garde nationale, sans aucune représailles, avec le concord de tous les niveaux de gouvernement et le déni présidentiel complice. Nous dénonçons que la répression comme stratégie de la Guerre d’Attrition Globale entreprise depuis des décennies contre les communautés autonomes zapatistes est actuellement maintenue et intensifiée par le gouvernement auto-désigné de la Quatrième Transformation.
Au niveau national et international, nous observerons les actions de la Magistrature de l’État du Chiapas et du juge du tribunal de première instance de Catazajá, dans l’affaire de José Díaz, et pour la criminalisation qui se produit dans l’État du Chiapas contre les défenseur.e.s, ainsi que pour la violence grave déchaînée en toute impunité par des groupes criminels. En même temps, nous appelons à la solidarité nationale et internationale pour s’exprimer et agir de manière créative pour exiger la liberté de notre camarade, en particulier du 29 juillet au 6 août. Nous continuerons à exiger la liberté immédiate et inconditionnelle de José Diaz Gómez, par tous les moyens possibles jusqu’à ce que nous l’obtenions.
Nous demandons également :
- La suspension des quatre mandats d’arrêt contre les bases d’appui de l’EZLN pour le même chef d’accusation que celui pour lequel José a été arrêté, vol commis avec violence.
- Liberté pour les défenseurs du territoire de San Juan CancucChipas; Agustin Pérez Domínguez, Juan Velasco Aguilar, Martin Pérez Domínguez, Agustin Pérez Velasco et Manuel Sántiz Cruz.
- La libération immédiate et inconditionnelle de Maria Cruz Paz Zamora, emprisonnée dans le Michoacán et criminalisée pour avoir défendu le territoire.
- La fin de la criminalisation et des attaques contre les membres du Congrès National Autochtone.
- La fin de l’harcèlement contre la communauté Otomí résidant à Mexico, du compañero Diego Garcia Bautista et de l’Union des peuples et de la subdivision contre la décharge et en défense de l’eau à Puebla.
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- LIBERTE IMMEDIATE POUR JOSÉ DÍAZ !
- Stop à la guerre contre les communautés zapatistes !
- Stop à la guerre contre le peuple !
- Longue vie à l’autonomie !
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