Initialement publié par Indymédia Nantes le 02/10/2024
Version imprimable : PDF
Un phénomène global d’insurrection des prisonnier-es s’est intensifié ces derniers mois à travers le monde. Des mutineries des prisonniers kanak aux attaques de postes de police, en passant par la prise d’assaut de la prison de Narsingdi au Bangladesh, qui a permis l’évasion de 800 détenu-es, ou encore les soulèvements dans les prisons italiennes face à la canicule, l’évasion d’un détenu du CRA de Marseille jusqu’aux récentes mutineries dans les prisons en Martinique qui font suite au mouvement « contre la vie chère » (liste non exhaustive), ces événements montrent un front de résistance en constante ébullition.
Si ces événements semblent être des réactions isolées, ils révèlent en réalité une dynamique bien plus profonde, celle d’une contestation systémique des fondements mêmes de l’enfermement.
Ces révoltes de prisonnier-es ne sont pas de simples réactions à des conditions de vie insupportables, elles portent en elles un véritable contenu révolutionnaire. Elles représentent une remise en question fondamentale du système pénal et carcéral, considéré par beaucoup comme un outil de répression raciste, de contrôle social et de marginalisation des populations les plus vulnérables. En se soulevant, les prisonnier-es dénoncent non seulement leur situation immédiate, mais aussi un système plus vaste d’injustice et d’oppression.
Mais ces révoltes ne se limitent pas aux murs des prisons. Elles s’inscrivent dans un mouvement global de résistance contre l’oppression, et trouvent des échos au-delà des barreaux, dans d’autres luttes sociales et politiques.
Les mutineries, évasions, et révoltes contre les conditions de détention sont des actes de réappropriation de la liberté, même temporaire, face à l’arbitraire de l’État et à la violence institutionnelle. Ces mouvements, qu’ils se produisent en Italie, au Bangladesh, en Kanaky ou en France, traduisent une solidarité transnationale entre les prisonnier-es, et résonnent avec d’autres luttes sociales menées à l’extérieur des prisons.
Dès lors que l’insurrection éclate, des structures oppressives telles que les prisons deviennent des cibles privilégiées. Il est donc essentiel que nous, en tant que révolutionnaires, nous engagions dans cette lutte en soutenant activement ces mouvements.
Dès qu’un contexte insurrectionnel se manifeste, plusieurs symboles de la domination partent en fumée. L’un des aspects les plus frappants est cependant le démantèlement systématique des prisons. Les insurgé-es savent bien que d’autres révolté-es y sont enfermé-es, et la libération des détenu-es n’est donc pas un simple hasard. C’est là que nous, révolutionnaires, avons un rôle crucial à jouer en soutenant activement les attaques contre les prisons à travers le monde.
Au cœur de cette question se pose aussi le débat sur le statut des prisonnier-es. Toutefois, la distinction entre prisonnier-es politiques et de droit commun nous semble non seulement artificielle, mais aussi nuisible à une compréhension globale du système répressif.
En réalité, cette distinction masque le fait que tous-tes les prisonnier-es, quelle que soit leur catégorie, subissent la même machine carcérale qui oppresse les individus, et que la révolte, quelle qu’en soit la forme, est une réponse légitime à cette répression globale.
Si certaines théories abolitionnistes tentent d’offrir des réponses aux problèmes du système carcéral, elles restent souvent déconnectées des réalités vécues par les détenu-es et leurs proches.
Nous avons également peu de considération pour les ’professionnel-les’ des théories abolitionnistes, qui s’adressent principalement à des milieux universitaires distants des souffrances vécues par les familles des prisonnier-es et par les détenu-es eux-mêmes.
Même si la théorie a son importance et rend « acceptable » les révoltes des prisonnier-es, y compris aux yeux d’une gauche électoraliste, elle reste un soutien minime et un entre-soi loin des luttes anticarcérales.
Nous soutiendrons toujours les révoltes des prisonnier-es partout dans le monde ! Feu aux taules !
Le RISI (Riposte Insurrectionnelle Si Incarcération)
risi-1967@protonmail.com
Nous mettons ici quelques dates intéressantes à venir de luttes contre tout les types d’enfermement :
30 septembre au 6 octobre : Contre Frontex – Appel à l’action d’une semaine internationale
5 octobre à Nantes : Rassemblement contre le projet de Centre de Rétention et contre Frontex
3 au 7 octobre à Lille : Rentrée anarchiste avec son lot d’ateliers anticarcéraux toute la semaine (collectif anti CRA, écriture de lettres à des prisonnier-es, discussions…)
11 octobre à Marseille : Réunion publique sur la lutte de Ayten Ozturk
11-12-13 octobre à Brest : Rencontres anticarcérales
26 octobre à Lannemezan : manifestation pour la libération de Georges Abdhallah (et de toustes) jusqu’au Centre pénitentiaire, et l’appel à y former un cortège anti carcéral /
- Partout/tout le temps : multiplions les attaques contre la taule sans attendre des mobilisations !
RDV réguliers :