Initialement publié sur l’instagram de Prisoners for Palestine et de Free Filton 24, les 11/12/2025 et 12/12/2025. Pour les semaines précédentes de la grève de la faim, on peut relire les précédentes compilations ici puis là et puis ici et puis là et puis ici.
Les prisonnier-es en grève de la faim ont commencé à écrire leur testament. Qesser (40 jours en grève de la faim) a été hospitalisée avec des signes vitaux dangereux, Amu (40 jours) a perdu 10 kg et doit maintenir utiliser un fauteuil roulant pour se déplacer, Heba (39 jours) est extrêmement faible alors que la prison refuse de lui donner ses vêtements chauds, Jon (35 jours) est à risque d’acidocétose diabétique et a perdu 12 kg, T (34 jours) a perdu beaucoup de poids et a un risque élevé d’instabilité cardiaque, neurologique et métabolique, Kamran (33 jours) a des hospitalisations récurrentes à cause de malaises récurrents et a des taux de cétones critiques, Lewie (15 jours) a un diabète de Type 1 et n’a pu recevoir des soins médicaux qu’après 6 jours de jeûne, Umer (8 jours) souffre de dystrophie musculaire desceintures et d’une grosse baisse de mobilité.
Il est temps de libérer les Prisonnier-es ! – Déclaration de Qesser au 41e jour de la grève de la faim des Prisoners for Palestine
Les arbres sont fatigués de se hisser au-dessus des clôtures et des murs pour nous rappeler qu’ils sont toujours là, à nous attendre.
Les nuages sont fatigués de s’attarder aussi longtemps que possible au-dessus du ciel des Prisonnier-es pour nous rappeler qu’ils sont toujours là, à nous attendre.
Les océans sont fatigués de nous envoyer des averses pour nous rappeler qu’ils sont toujours là, à nous attendre.
Les murs des cellules sont fatigués d’être forcés à nous enfermer au gré des caprices du plus oppressif de l’humanité.
Les oiseaux qui osent traverser la prison sont fatigués de leur devoir de faire passer de nos nouvelles au reste de la création, nous attendant avec impatience à la limite qu’ils ne peuvent pas traverser.
La pluie qui s’écoule dans les égoûts de la prison retrouve les océans et ne leur parle que du fait qu’il est temps de libérer les Prisonnier-es.
Les nuages qui prolongent leur passage dans le ciel passent leur chemin à contrecoeur, et ne parlent à ceux déjà passés que du fait qu’il est temps de libérer les Prisonnier-es.
Alors qu’ils retournent à leurs collines, les arbres qui se hissent pour nous apercevoir ne parlent à leurs cadets que du fait qu’il est temps de libérer les Prisonnier-es.
Alors qu’ils vieillissent et désespèrent de la rotation sans fin d’êtres humains qu’ils sont forcés d’emprisonner, les murs des cellules complotent ensemble pour créer des fissures, car il est temps de libérer les Prisonnier-es.
Les murs érigés contre leur gré autour de cages, de cellules, de villes et de patries complotent avec la Terre sous eux pour s’écrouler, car il est temps de libérer les Prisonnier-es.
L’ensemble de la création crie Au Créateur qu’il est temps de libérer les Prisonnier-es !
Alors, enfin, le Seigneur des Paradis et de la Terre qui a créé ce monde comme une « prison pour les croyant-es » défendra son Jugement Dernier en déclarant que le temps est venu de libérer les Prisonnier-es !
Le 11 décembre, le siège de la BBC à Londres a été envahi et brièvement occupé pour protester contre la couverture médiatique en défaveur des grévistes de la faim.