La résistance est un choix fait avec un couteau sous la gorge.
Derrière chaque question d’action historique, de conditions concrètes, de capacité organisationnelle ou d’acuité théorique se cache ceci : un choix. Au bord du précipice, face à la passivité face à la mort totale, au désespoir, à la destruction, et au-delà, la lutte contre tout cela, faire ce choix, c’est offrir une petite chance dans l’histoire continue d’un monde qui touche à sa fin afin d’y mettre un terme. Ce choix, la résistance, n’est pas un choix facile, ni un choix unique, car une fois qu’il est fait, il faut le renouveler sans cesse, en restant fermement ancré à l’horizon contre toute la répression du monde qui cherche à vaincre toute révolte.
L’horreur que nous ressentons chaque jour au réveil face au génocide mené par les États-Unis et les sionistes en Palestine ne découle pas de l’ampleur de la mort, de la magnitude des massacres et de l’étendue de l’anéantissement dont nous sommes témoins. Cette terreur provient plutôt des taches sur nos âmes, nous qui continuons à vivre (si l’on peut appeler cela une vie) uniquement parce que c’est nous qui avons permis que cela se produise, qui continuons à permettre que cela se produise, qui n’avons pas collectivement mis fin à cela. L’horreur que nous ressentons chaque jour provient de la perte des brefs aperçus des rêves de rébellion qui ont disparu, se sont évanouis ou se sont dissous. Lorsque nous oublions que la résistance est encore possible, nous sommes condamnés, nous disparaissons. Continue reading « Lettre de Casey Goonan »