Initialement publié sur La Nemesi, le 18/09/2025.
Le vendredi 12 septembre 2005, nous avons participé à une assemblée publique à l’entrée des usines d’armement Leonardo et Tales Alenia, situées dans la zone industrielle de L’Aquila. Ce complexe militaire de pointe emploie 450 techniciens et ingénieurs, produisant des systèmes de reconnaissance (ami-ennemi) et des appareils d’identification avionique, tant civils que militaires. Ces usines participent à la guerre algorithmique du capitalisme contre l’humanité. Elles se situent dans un espace paradigmatique du monde dystopique dans lequel nous vivons, un non-lieu où cohabitent usines d’armement, centres commerciaux et prisons spéciales.
Durant notre présence, le blocage était effectif ; aucun véhicule n’est entré ni sorti des usines. Nous savons également que Leonardo a volontairement mis de nombreux employés en télétravail. Nous étions déterminés à ne pas être délogés de la route d’accès, que nous surveillions depuis les premières heures du matin. Pendant une journée, la normalité de ceux qui produisent et vendent des armes a été perturbée. Les quelques travailleurs avec lesquels nous avons discuté nous ont confirmé qu’il n’y a pas d’ouvriers dans ces sites de production, mais uniquement des techniciens hautement spécialisés, parfaitement conscients de ce qu’ils produisent.