Initialement publié sur La Nemesi, le 18/09/2025.
Le vendredi 12 septembre 2005, nous avons participé à une assemblée publique à l’entrée des usines d’armement Leonardo et Tales Alenia, situées dans la zone industrielle de L’Aquila. Ce complexe militaire de pointe emploie 450 techniciens et ingénieurs, produisant des systèmes de reconnaissance (ami-ennemi) et des appareils d’identification avionique, tant civils que militaires. Ces usines participent à la guerre algorithmique du capitalisme contre l’humanité. Elles se situent dans un espace paradigmatique du monde dystopique dans lequel nous vivons, un non-lieu où cohabitent usines d’armement, centres commerciaux et prisons spéciales.
Durant notre présence, le blocage était effectif ; aucun véhicule n’est entré ni sorti des usines. Nous savons également que Leonardo a volontairement mis de nombreux employés en télétravail. Nous étions déterminés à ne pas être délogés de la route d’accès, que nous surveillions depuis les premières heures du matin. Pendant une journée, la normalité de ceux qui produisent et vendent des armes a été perturbée. Les quelques travailleurs avec lesquels nous avons discuté nous ont confirmé qu’il n’y a pas d’ouvriers dans ces sites de production, mais uniquement des techniciens hautement spécialisés, parfaitement conscients de ce qu’ils produisent.
À la fin du rassemblement, nous avons marché dans un important centre commercial, l’un des plus grands de la ville, où nous avons organisé un rassemblement d’information sur la présence des usines voisines et de la lutte pour la libération de la Palestine. Il convient de noter l’intérêt et l’approbation manifestés par de nombreuses personnes croisées tout au long de l’événement.
Leonardo, une entreprise contrôlée par l’État, a continué de vendre des armes à Israël tout au long du siège de Gaza, du massacre massif de Palestinien-ness dans les territoires occupés et de l’attaque de Tsahal contre plusieurs pays d’Asie occidentale. Cela témoigne de la complicité du gouvernement italien dans le génocide en cours. Outre quelques prises de distance hypocrites et superficielles, destinée à apaiser une société largement favorables aux Palestinien-nes et opposée à Israël, le gouvernement italien soutient résolument les terroristes israéliens dans leurs projets criminels.
Sans un flux constant d’aide des pays occidentaux, Israël ne pourrait pas perpétrer de génocide : arrêtons-le !
Bloquons tout : écoles, usines, transports, recherche, événements culturels et sportifs !
Les actions de solidarité avec la Palestine contre les complices d’Israël sont continues, croissantes et répandues dans le monde entier : un mouvement international de solidarité est né, capable de mettre fin à la guerre. Si le peuple palestinien n’a pas d’allié-es parmi les puissants, il a à ses côtés toustes les opprimé-es du monde.
Transformons la guerre des patrons en guerre contre les patrons !
Nous avons bloqué Leonardo en solidarité avec les trois palestiniens Anan, Ali et Mansour, accusés par le tribunal de L’Aquila de financement du terrorisme et d’association à des fins terroristes.
Il s’agit d’un procès-spectacle orchestré par le DDAA (Département de district anti-mafia et anti-terrorisme) et le DCPP (Département central de la police de prévention) pour le compte du gouvernement et des services secrets israéliens.
Anan Yaeesh était un combattant de la résistance contre l’occupation coloniale en Cisjordanie. Il faisait partie du Groupe d’intervention rapide de la Brigade de Tulkarem, une branche des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. Il a été victime de tentatives d’assassinat, blessé, emprisonné et torturé par les forces d’occupation israéliennes. Il vit en Italie depuis 2017 et bénéficie d’une protection humanitaire.
Persécuter les exilé-es à l’étranger, qui ont légitimement lutté contre l’occupation illégale de leurs terres, fait partie du projet colonial de peuplement et de la guerre d’extermination, car tant qu’il y aura des Palestinien-nes conscient-es et combatif-ves, n’importe où dans le monde, la perpétuation de l’occupation israélienne sera menacée.
Ce qui se passe actuellement montre clairement que le droit international et l’aide humanitaire ne mettront pas fin au massacre. Si la Palestine existe et si le peuple palestinien vit sur sa terre, c’est grâce à lui-même et à sa forte résistance. Ce n’est que par la résistance que les peuples opprimés pourront vaincre le joug colonial et parvenir à la libération et à l’autodétermination.
Ce qui se passe en Palestine nous concerne toustes ; c’est le miroir du monde dans lequel nous vivons.
La colonisation capitaliste de la planète considère la population palestinienne comme une masse excédentaire, superflue, à éliminer pour faire place à des projets d’aménagement du territoire. À l’inverse, la résistance acharnée du peuple palestinien à ces processus démontre qu’il est possible de les stopper et de renverser l’ordre des choses. Les Palestinien-nes nous offrent un exemple de la manière dont nous pouvons bloquer les projets dévastateurs du capital, partout, y compris ici.
Les 19 et 26 septembre, deux audiences du procès des trois palestiniens se tiendront au tribunal de L’Aquila. Ce procès a été marqué par un élan constant, important et constructif de solidarité.
Si la guerre, le génocide et la répression commencent ici, c’est ici qu’ils doivent être arrêtés !
C’est le moment de multiplier notre solidarité avec la résistance et de la faire résonner dans chaque ville !
Liberté pour Anan, Ali et Mansour !
Complices et solidaires