Initialement publié dans le numéro 60 de L’Envolée le 27/10/2024.
RÉVOLTES EN KANAKY CONTRE L’ÉTAT COLONIAL
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, on entend beaucoup moins parler des révoltes contre le projet d’élargissement du corps électoral imposé par l’État français en Nouvelle-Calédonie – nom colonial de la Kanaky. Pourtant, la répression policière et judiciaire n’a pas faibli. Le 10 juillet dernier, les gendarmes ont encore tué un jeune Kanak. Des dizaines de prisonnier·e·s ont été transféré·e·s en métropole à des milliers de kilomètres de leurs proches. État d’urgence, surenfermement, déportation : voici l’arsenal de l’empire colonial français. Une dizaine de mort·e·s en deux mois de mouvement social, ça aurait sans doute fait plus de bruit en métropole. En attaquant les acquis des luttes indépendantistes, l’État s’efforce de garder la main sur un territoire qui garantit ses intérêts dans le Pacifique. Et pour cause: au-delà des mines de nickel, l’archipel abrite la base militaire française la plus importante de la région et permet à la France, dixit Macron, de rester « le dernier pays européen du Pacifique ». Les échanges que nous avons eus lors de plusieurs émissions de radio avec Julie de Solidarité Kanaky et Mathieu de Survie(1) nous permettent de revenir sur la forte répression coloniale qui s’abat sur l’île depuis le 13 mai 2024.
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