Volé dans la presse, le 15/09/2025.
Sept policiers hors service ont été passés à tabac dans la nuit du 14 au 15 septembre à Reims (Marne) par un groupe d’individus, à proximité du commissariat. Deux suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce lundi soir.
Selon le procureur de la République de Reims, François Schneider, plusieurs fonctionnaires s’étaient donné rendez-vous dans un restaurant de la place d’Erlon pour fêter le départ de l’un de leurs collègues. Alors qu’un premier groupe était déjà installé, un second, garé au commissariat, s’est rendu à pied vers l’établissement. C’est à ce moment qu’ »un individu à trottinette s’arrête, les regarde et va vers eux. En même temps, un groupe d’individus s’amasse et se jette immédiatement sur les policiers, les frappant très violemment« , a décrit le magistrat ce lundi après-midi.
Le magistrat évoque un « tabassage en règle« . Sept fonctionnaires ont été blessés, avec des jours d’incapacité totale de travail (ITT) allant de 4 à 28 jours. L’un souffre d’une cheville cassée, un autre a reçu « de violents coups avec une boucle de ceinture sur le crâne », un troisième présente un nez fracturé. D’autres ont été touchés par des hématomes multiples ou des coups au visage. Alertés, leurs collègues déjà présents au restaurant sont venus leur prêter main forte. Mais un nouveau groupe d’agresseurs, « environ une dizaine », s’en est alors de nouveau pris aux policiers. Là encore, les coups ont été portés « très violemment », poursuit le procureur. Deux hommes ont été interpellés après les faits. « Ils contestent tout », indique François Schneider. Le parquet a retenu la qualification de « violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique en récidive légale », des faits passibles de vingt ans de réclusion criminelle.
« Au commissariat, c’est la sidération », réagit Frédéric Chesneau, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale. « Tous nos collègues sont sous le choc. Ça s’est passé à quelques mètres du commissariat. On a le sentiment d’être devenus des cibles. La peur a changé de camp. Nos collègues agressés ont été identifiés comme étant des policiers. L’un avait d’ailleurs interpellé l’un des agresseurs récemment. Il ne pouvait pas dire qu’il ne connaissait pas la qualité de policier de mon collègue. C’est de la haine anti-flic« . « L’agression brutale dont ont été victimes les policiers de Reims, identifiés comme tels alors qu’ils n’étaient pas en service, ne doit souffrir d’aucune impunité« , affirme Éric Duchemin, secrétaire départemental du syndicat de police Un1té. « Ce crime, qui s’apparente à un véritable lynchage, appelle une réponse pénale d’une fermeté absolue. S’attaquer de la sorte à des membres des forces de l’ordre, c’est s’attaquer aux fondements mêmes de notre République« .