Repris de la chaîne telegram de Samidoun, 13-20/10/2025.
Le 13 octobre, 1968 prisonnier-es palestinien-nes ont été libéré-es suite aux accords signés dans le cadre du cessez-le-feu. Ce sont 1718 prisonnier-es qui avaient été kidnappé-es à Gaza ces deux dernières années, et 250 prisonnier-es qui avaient été condamné-es à perpétuité ou à de longues peines, et ont pour certain-es déjà passé des décennies dans les prisons israéliennes. Les prisonnier-es ont été accueilli chaleureusement à Gaza comme en Cisjordanie, tandis que les prisonnier-es condamné-es à perpétuité ont été déporté-es en Egypte et privé-es du droit de revenir sur leurs terres, accueilli-es elleux aussi par les prisonnier-es libéré-es lors du précédent accord plus tôt cette année. Dès le 20 octobre, l’Autorité Palestinienne, en collaboration avec l’Etat d’Israël, a mené des campagnes d’arrestation en Cisjordanie, arrêtant notamment des prisonnier-es qui venaient d’être libéré-es.
Au sein des prisonnier-es libéré-es lors de cet accord, on peut notamment retrouver les prisonnier-es suivants :
13 octobre :
Kamil Saeed Abu Hanish, originaire de Beit Dajan, Naplouse, arrêté en 2003, et condamné à 9 peines à perpétuité + 78 ans de prison supplémentaires. Cela fait plus de 22 ans que Kamil Saeed Abu Hanish est incarcéré dans les prisons coloniales. Il est considéré comme l’un des dirigeants les plus éminents du Front Populaire pour la Libération de la Palestine.
Mahmoud Issa, prisonnier emblématique de la résistance palestinienne, condamné à 3 peines à perpétuité + 46 ans de prison, était emprisonné pour son rôle dans une opération visant à enlever un soldat de l’occupation à Al-Quds et à mettre en place des opérations pour capturer toujours plus de soldats de l’armée coloniale, afin d’arracher des échanges et libérer un maximum de prisonnier des palestinien•nes. En 1996, Issa et un groupe de prisonniers ont creusé un tunnel souterrain long de 10 mètres pour s’évader, mais les autorités d’occupation ont découvert le tunnel et ont prolongé sa peine de 6 ans. Issa a ensuite été transféré en moyenne tous les 6 mois d’une prison à une autre dans une tentative de briser sa détermination. Mahmoud Issa a ensuite été placé pendant plus de 11 ans à l’isolement par les autorités pénitentiaires sioniste. Il est l’un des rares prisonniers palestiniens à avoir passé autant de temps en isolement, l’occupation le classant parmi les prisonniers les plus « dangereux », pour son rôle de leader influent.
Mahmoud Abdullah al-Ardah, le cerveau de l’opération du Tunnel de la Liberté, est né le 8 novembre 1975 et a grandi à Arraba, Jenine. Il a été emprisonné pour la première fois en 1992, accusé d’avoir ciblé des jeeps de l’occupation et des patrouilles militaires avec des cocktails Molotov. Huit mois après sa libération en 1996, il est de nouveau arrêté par les forces d’occupation pour avoir tiré sur un officier militaire lors d’un raid sur Salfit et pour avoir hébergé le martyr leader Saleh Tahaineh, qui s’était lui-même évadé des prisons d’occupation. Les forces d’occupation avait alors condamné Mahmoud Al-Ardah à 99 ans dans les prisons sionistes. Après son emprisonnement, il a tenté de s’évader à plusieurs reprises, en 2001, 2011 et 2014. Lors de cette dernière tentative, il a été accusé d’avoir creusé un tunnel pour s’évader de la prison de Shata et à chaque fois, il a été placé en isolement. En prison, il a obtenu à la fois son diplôme d’études secondaires et est devenu un leader du mouvement des prisonniers avant de concevoir et planifier l’opération du Tunnel de la Liberté en 2021, au coté de 5 autres de ses camarades.
Nader Mamdouh Saleh Sadqa, leader et combattant de la résistance palestinienne, condamné à 6 peines de prison à perpétuité, embrasse enfin la liberté après 21 ans d’incarcération dans les prisons coloniales.
Siham Abu Salem (Umm Khalil), originaire de Khan Younis (Gaza), âgée de 71 ans. Elle a été arrêtée avec ses deux filles, Rabab et Suzan, au début de l’année 2024, dans l’hôpital où elles s’étaient réfugiées pour échapper aux bombardements de l’offensive génocidaire menée par l’armée d’occupation contre Gaza.
Muhammad Adel Hassan Dawood (Abu Ghazi) est libéré après 38 ans de détention dans les prisons coloniales ! Muhammad Dawood était détenu par l’occupation depuis son arrestation le 18 décembre 1987. Né en 1962, ce combattant dévoué de la résistance avait été condamné à la prison à vie pour avoir pris pour cibles les voitures de colons à Qalqilya – dont celle du conseiller principal de la colonie de la zone de Qalqilya – et pour son rôle dans la résistance armée au sein des brigades du Fatah.
Ayman al-Kurd, prisonnier palestinien de Jérusalem libéré, était emprisonné depuis 2016 et purgeait une peine de 35 ans de prison pour avoir attaqué deux soldats de l’armée coloniale.
Hani al-Zeer, originaire de Dura, à al-Khalil (Hébron), emprisonné depuis 2002. Hani al-Zeer a été arrêté le 25 juin 2002, après une longue traque menée par l’occupation en raison de sa résistance au sein des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et de sa lutte contre l’occupation. Le tribunal militaire d’Ofer l’a condamné à 25 ans de prison.
Après 21 ans d’emprisonnement dans les prisons coloniales, le prisonnier libéré Rashid Omar « Abu Nihad », originaire de Tulkarem embrasse la liberté dans le cadre du troisième échange Toufan al-Ahrar.
Omar Bseis, originaire de Tulkarem, condamné à la prison à vie par l’occupation, retrouve sa famille après 23 années passées dans les prisons de l’occupation. Durant la Première Intifada, il a été arrêté par les forces d’occupation et condamné à cinq ans de prison pour avoir lancé des pierres et des cocktails Molotov contre les soldats sionistes. Par la suite, Omar Bseis a formé une cellule militaire affiliée aux Brigades Al-Qods à Tulkarem. Il a ensuite été condamné à la prison à vie pour son appartenance aux Brigades Al-Qods, la branche armée du Mouvement du Jihad Islamique Palestinien, pour avoir formé des cellules militaires et mené des actes de résistance armée contre les forces d’occupation sionistes qui menaient alors des raids sanglants dans toute la Cisjordanie occupée.
Le prisonnier palestinien libéré Tariq Bassalat, originaire du quartier al-Yasmina dans la vieille ville de Naplouse, emprisonné depuis 2003 et condamné à la perpétuité dans les prisons de l’occupation, est accueilli par ses proches.
Samer Ahed Abu Diak, originaire de Silat al-Dhahr au sud de la ville de Jénine, avait été condamné à la prison à vie pour son implication dans la résistance contre l’occupation et la colonisation sioniste.
Zakaria Zubeidi, prisonnier libéré lors de la dernière phase de l’échange Toufan al-Ahrar au début de cette année, accueille avec bonheur son compagnon prisonnier libéré, Ali Sayees (al-Qaniri), à Jénine, après sa libération aujourd’hui, dans le cadre de l’accord d’échange. Ali Abdel Latif Mustafa Sayes Al-Qaniri originaire du camp de Jénine, était condamné à la réclusion à perpétuité et avait été arrêté le 14 octobre 2005 dans le camp de Jénine.
Le Dr Ahmed Muhanna, directeur des hôpitaux Al-Awda dans la bande de Gaza, enlevé par les forces d’occupation génocidaires à l’intérieur de l’hôpital Al-Awda dans le nord de la bande de Gaza alors qu’il travaillait à fournir des soins aux blessés.
Ayman Sidr, emprisonné depuis 1995 et condamné à la perpétuité + 25 ans de prison. Ayman Sidr a rejoint le mouvement Hamas immédiatement après sa fondation. Il a participé à des manifestations, lançant des pierres et des cocktails Molotov sur des patrouilles d’occupation, et a participé à la résistance contre le colonialisme sous différentes formes.
Hikmat Abdel Jalil, 38 ans, originaire de Naplouse. Hikmat Abdel Jalil purgeait une peine de prison à vie pour son rôle et son engagement dans les Brigades Abu Ali Mustafa, accusé par l’occupation d’avoir participé à plusieurs opérations de résistance. Hikmat Abdel Jalil est considéré comme un leader du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) dans les prisons de l’occupation. Abdul Jalil a été transféré des dizaines de fois entre différentes prisons sionistes, et a participé à de nombreuses actions de protestation, mobilisations et grèves de la faim, notamment en 2004, 2011 et 2012.
Nidal Abu Aker, journaliste palestinien, prisonnier libéré et militant, retrouve la liberté après presque 40 mois de détention administrative — dans le cadre d’une libération parallèle à l’échange de prisonniers Toufan al-Ahrar. Journaliste à « Sawt al-Wahda » (Voix de l’Unité), la seule station de radio qui diffuse directement depuis le camp de Dheisheh, il anime un programme intitulé « Dans leurs cellules », qui traite des questions relatives aux prisonnier•es politiques palestinien•nes et transmet des messages entre les prisonnier•es et leurs familles. Emprisonné pour la première fois en 1984, Nidal Abu Aker a passé environ 20 ans de sa vie dans les prisons coloniales — dont une grande partie en détention administrative. Il a participé à plusieurs grèves de la faim contre la détention administrative, y compris la campagne de 2015 intitulée « Briser les chaînes ».
Le prisonnier Mohammad Kamel Imran a été libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers. Mohammad Imran, originaire de la ville de Sinjir à Al-Khalil, a rejoint le Mouvement du Jihad Islamique au déclenchement de l’Intifada Al-Aqsa en 2000. Il faisait partie des combattants éminents des Saraya Al-Quds. Il a participé et mené plusieurs opérations notables. Il a été arrêté par l’occupation en décembre 2002 et condamné à 13 peines de prison à vie. Il a été transféré plusieurs fois entre différentes cellules d’isolement et a participé à la grève de la faim des prisonniers en 2004, qui a duré 19 jours.
Les deux prisonniers Nasser et Mahmoud Abu Sarour ont été déportés par l’occupation en Egypte. Les prisonniers Nasser et Mahmoud Abu Srour, originaires de Bethléem sont détenus depuis 1993. Les deux prisonniers faisaient partie des doyens des prisonnier•es, détenus avant les accords d’Oslo. Nasser Abu Srour a été arrêté le 4 janvier 1993 et l’occupation l’a condamné à la prison à vie. Quant au prisonnier Mahmoud Abu Srour, il a été arrêté le 5 janvier 1993 et l’occupation l’a condamné à la prison à vie.
SaeedBisharat a été enlevé par les forces d’occupation israéliennes (IOF) à l’hôpital Al-Shifa en mars 2024. Originaire de Tubas en Cisjordanie, Saeed a été déporté à Gaza en 2011 après avoir été libéré lors de l’échange de prisonnier•es Wafaa Al-Ahrar. Il a été emprisonné pour sa participation aux opérations d’Al-Qassam en Cisjordanie pendant la Seconde Intifada.
Ayman Al-Sharbati a été libéré après 27 ans dans les prisons d’occupation. Al-Sharbati, originaire d’Al-Quds, a été immédiatement expulsé vers l’Égypte. Il a été arrêté en 1998 et condamné à la perpétuité pour avoir participé a des opérations de résistance contre l’occupation et le colonialisme. Pendant sa détention, il a brûlé deux fois le drapeau de l’occupation et a mis le feu à des sections des prisons de « Hadareem » et « Ashkelon ».
Bahaa Yousef Al Shibrawi, « Le Chevalier de Tulkarem », est né le 23 juillet 1980 dans le camp de réfugié•es de Nour Shams. Il a ensuite été arrêté le 4 octobre 2001 pour son affiliation aux Saraya Al-Quds et son implication dans plusieurs opérations contre l’ennemi. Aujourd’hui, il marche libre, mais son camp, le camp de réfugié•es de Nour Shams, reste en ruines dans le cadre de l’agression en cours dans le nord de la Cisjordanie. Un membre de sa famille, Abood Al-Shibrawi a récemment été enlevé par l’Autorité palestinienne dans le cadre de cette agression.
Le prisonnier Ayham Kammamji, l’un des héros de l’évasion de la prison de Gilboa en 2021, embrasse la liberté en Égypte, malgré sa déportation.
Après 39 ans en captivité, le prisonnier originaire de Jérusalem, Samir Abu Nima, embrasse la liberté. Samir Ibrahim Abu Nimah, agé de 62 ans, est originaire du quartier de Sheikh Jarrah, dans la ville occupée d’Al Quds. Il a été arrêté par les forces d’occupation le 20 octobre 1986 et a été maintenu sous interrogatoire pendant près de deux mois. Les tribunaux israéliens l’ont ensuite condamné à la prison à perpétuité et il a été transféré à la prison de Ramon. Abu Nima était un combattant dévoué et courageux de la résistance palestinienne, impliqué dans bon nombre d’opérations armées contre les soldats de l’occupation. Abu Nima fait partie des doyens des prisonnier•es dont les noms ont jusqu’a present été exclus des accords d’échanges par l’occupation.
Après 22 ans d’incarcération passés dans les prisons coloniales, le prisonnier Wissam Ali Radi « Abu Ayman ». Wissam Ali Radi est originaire du camp de réfugié•es de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza. Il a été arrêté en 2005 et condamné à la réclusion à perpétuité pour une opération de résistance lors de l’Intifada d’Al-Aqsa.
Le prisonnier Ahmed Adel Saada, originaire d’Al-Tur, Jérusalem. Il était détenu depuis 2003 et avait été condamné à la prison à vie 13 fois. Après son arrestation, sa maison avait été scellée avec du ciment et sa famille avait été déplacée.
Après 22 ans d’incarcération, le prisonnier Mahmoud Abu Jneid originaire du camp de Balata à l’est de Naplouse obtient sa liberté. Le prisonnier Mahmoud Basem Abu Junaid, avait été arreté le 11/11/2003 puis condamné à cinq peines de prison à perpétuité pour avoir participé à une opération aux côtés du prisonnier Hisham Kaabi, de Naplouse, qui purgeait quatre peines de prison à perpétuité et qui a également été libéré hier. Cette opération, à laquelle participaient les deux prisonniers, avait pour cible des soldats des forces d’occupation.
Après 24 ans passés dans les prisons sionistes, le prisonnier Wassim Mleitat, originaire de Beit Furiq à l’est de Naplouse, embrasse la liberté. Wassim Omar Malitat, originaire de la ville de Beit Furik, Naplouse, a été arrêté en 2002, à l’âge de 17 ans. L’occupation l’a condamné à la réclusion à perpétuité + 30 ans de prison.
Le prisonnier de Jérusalem, Mohammed Abu Quteish, embrasse enfin sa mère et les membres de sa famille, après 3 ans d’incarcération. Il avait été arrêté en 2022 et condamné à 15 ans de prison.
Le prisonnier Saber Masalmeh, originaire du camp de Dheisheh, Bethléem, condamné à la perpétuité, retrouve sa famille après sa libération après 23 ans dans les prisons de l’occupation.
Après plus de 22 ans dans les prisons coloniales, le combattant et écrivain emprisonné Kamil Abu Hanish, l’un des leaders du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, a été déporté en Égypte aux côtés de 153 autres prisonniers palestiniens condamnés à de longues peines ou des peines à perpétuité.
Les habitant•es du camp de réfugié•es de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, accueillent le prisonnier Nahid Al-Aqra au moment de sa liberation après environ 20 ans de captivité. Il avait été condamné à trois peines à perpétuité, a été amputé des deux jambes.
Après deux décennies de captivité, les frères Imad et Jihad Al-Roum ont été libérés dans le cadre de l’accord d’échange Toufan al-Ahrar. Jihad et Imad Al-Roum sont originaires de la province de Ramallah ; Jihad est détenu depuis 2002, condamné à la prison à vie + 20 ans, tandis que son frère Imad est détenu depuis 2003, et a été condamné à deux peines de prison à vie.
Après 24 ans d’incarcération dans les prisons de l’occupation, Anan Al-Shalabi a été libéré hier, couvert de blessures, déclarant : « L’image est plus vraie que tous les mots » en référence aux violences qu’il a subies de la part de l’occupation juste avant sa libération. Al-Shalabi, originaire du camp de réfugié•es d’Askar Al-Jadid à l’est de Naplouse, a été arrêté par les forces d’occupation en 2002 alors qu’il n’avait que dix-huit ans. Il était alors étudiant à l’Université et travaillait pour les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne. Il a été condamné à la prison à vie. Il a mené une grève de la faim ouverte en 2017 qui a duré 42 jours.
Après 30 ans d’incarcération, le prisonnier Hamdallah Abdelhadi Abdelaziz Sarmah, originaire du village de Deir Dibwan à Ramallah, et qui purgeait une peine à perpétuité, a été libéré. Hamdallah Sarmah a été arrêté en 1995 et soumis à un interrogatoire violent. Après sa condamnation à la peine à perpétuité, il a été isolé pendant plusieurs années consécutives, ce qui a conduit à la détérioration de son état de santé.
Après environ 20 ans en captivité, Mohammed Gibran Mohammed Khalil, originaire du village d’Al-Mazra’a Al-Gharbiya à Ramallah, qui purgeait une peine à perpétuité, a été libéré des prisons coloniales. Mohammed Khalil a été arrêté en 2006 et a souffert de conditions psychologiques et sanitaires difficiles pendant sa détention, en raison de son isolement pendant de nombreuses années, ainsi que du refus de visites pendant plusieurs mois.
Les deux prisonniers Issam Zain Al-Din et Abdurrahman Othman, originaires du village de Majdal Bani Fadil à Naplouse, condamnés à la prison à vie. Zain Al-Din et Othman ont été arrêtés en 2006 pour avoir mené une opération.
Le prisonnier libéré Ahmed Al-Telbani, l’un des 1718 prisonnier•es originaires de Gaza libéré•es hier par la résistance et la fière et digne population de Gaza : « Une année entière de torture m’a fait oublier les traits de mes enfants, je ne me souviens plus de leurs visages ni de leurs voix, mais aujourd’hui je les retrouve à chaque souffle de liberté. »
Ramzi Obeid, l’un des leaders du camp d’Al-Am’ari lors de l’Intifada d’Al-Aqsa. Il avait été arrêté le 10 juin 2004 puus condamné à 8 peines de prison à vie + 28 ans de prison.
Après 23 ans de captivité, Khalil Abu Aram, originaire de Yatta, Hébron, retrouve la liberté. Il avait été condamné à sept peines de prison à perpétuité. Khalil Abu Aram est né le 1er novembre 1966, dans la ville de Yatta, Hébron, et vient d’une famille qui a été persécutée, arrêtée et expulsée. Il s’est engagé dans le militantisme lors de l’Intifada de 1987, et a été arrêté en raison de sa résistance à l’occupation en 1989, où l’occupation l’a condamné à 17 ans de prison. Il a été libéré en 1994 dans le cadre des négociations. Par la suite, il a été arrêté plusieurs fois, et lors du déclenchement de l’Intifada d’Al-Aqsa en 2000, il était l’un des principaux leaders des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa dans la région d’Al Khalil. Il a également participé à la plupart des grèves de la faim collectives menées par les prisonniers, en plus de nombreuses grèves et actions de soutien aux prisonniers qui menaient des grèves de la faim individuelles.
Les deux frères Nidal et Abdessalam Amer, originaires du village de Beit Amin, au sud de Qalqilya. Leur frère Nour Eddine, est détenu depuis 2003 pour sa participation à des opérations de résistance. En Septembre 2013, Abdessalam et Nidal ont planifié une opération, pour capturer un soldat israélien dans le but d’échanger et de libérer leur frère Nour Eddine. L’occupation a arrêté les deux frères, avant de les condamner à la prison à vie + 20 ans de prison.
Murad Abu Al-Rub, embrasse la liberté après 19 ans de prison. Le libéré Abu Al-Rub est originaire du village de Jalboun à l’est de la ville de Jénine. Il a rejoint, au déclenchement de la deuxième Intifada, les rangs des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa affiliées au mouvement Fatah, où il a participé à la résistance contre l’occupation.vIl a été arrêté en 2006 dans la ville d’Al-Eizariya, et a subi un interrogatoire sévère qui a duré six mois, avant d’être condamné à quatre peines de prison à perpétuité pour participation à des opérations armées contre l’occupation. Il a également mené plusieurs grèves de la faim, notamment en 2020 en solidarité avec le martyr Kamal Abu Wa’ar, et en 2021 pour protester contre les politiques répressives après l’opération du tunnel de la liberté.
Huit prisonniers palestiniens incarcérés avant les années 2000 ont été libérés le 13 octobre, lors de l’accord d’échange. Ces prisonniers avaient été constamment écartés des accords d’échange successifs de ces dernières années :
– Samir Abu Nima 20-10-1986
– Mohamed Dawood 08-12-1987
– Imad Shahada 07-06-1989
– Nasser Abu Sorour 04-01-1993
– Mahmoud Abu Sorour 05-01-1993
– Mahmoud Issa 03-06-1993
– Abdel Jawad Al-Shamasneh 12-11-1993
– Mohamed Al-Shamasneh 12-11-1993
– Ayman Sidr 13-05-1995
– Mahmoud al-Ardah 21-09-1996
Le 15 octobre, l’étudiant de l’université de Birzeit, le prisonnier Khader Loua Al-Ahmar, est libre après deux ans de détention administrative.
Le 20 octobre, le prisonnier Suleiman Abu Ghosh, originaire du camp de réfugié•es de Qalandiya, a été libéré des prisons coloniales après 28 mois de détention administrative. Il était incarcéré depuis le 25 juin 2023. Il est le frère du prisonnier Ibrahim Abu Ghosh, de la prisonnière libérée Mays Abu Ghosh et du martyr Hussein Abu Ghosh.
Le 20 octobre, Moamen Abu Al-Jadayel, étudiant à l’université de Birzeit, embrasse la liberté après une détention administrative de 16 mois.
Le 20 octobre, Trois jeunes prisonniers ont été relaché sur un checkpoint après avoir purgé leurs peines (Le prisonnier Hammam Issa Taqatqa (16 ans), Mahmoud Salah Hayyan Taqatqa (13 ans), Mohammed Moaz Thawabta (15 ans)). Ils sont tous originaires de la ville de Beit Fajjar, au sud de Bethléem.
Nouveaux détails racontés par l’ingénieur du Tunnel de la Liberté, le prisonnier libéré Mahmoud Al-Ardah, sur le grand plan d’évasion de la prison de Gilboa, l’opération du tunnel de la liberté en 2021 :
« Nous voulions que cette opération prouve que cette occupation est plus fragile qu’une toile d’araignée, et est un ennemi qui peut être vaincu même avec la poussière de la terre. Nous avons utilisé des cuillères pour creuser, c’était la clé qui a ouvert la porte du tunnel, elle a donc une grande symbolique pour nous. Quand nous avons fui la prison, les frontières de la Jordanie étaient à environ 6 kilomètres, et nous avons refusé d’entrer sur le territoire jordanien car nous ne pouvions accepter l’exil, la fuite et le refuge hors de notre terre. »
Le 20 octobre, l’Autorité palestinienne a arrêté Musab Qawzah, prisonnier originaire de Tulkarem, libéré seulement une semaine plus tôt dans le cadre de l’accord d’échange. Après sa libération des prisons coloniales, Musab a décrit ses sentiments et les conditions de sa détention : « Cette situation est indescriptible. Louange à Dieu, Celui qui a réuni une famille entière, en libérant un père qui peut retrouver ses enfants et sa femme. Alors que nous avions perdu tout espoir dans cette vie. Dieu merci, la vie est revenue. Le traitement [en prison] était difficile, vraiment difficile. Ils rendent cela encore plus dur quand ils savent que va tu rentrer chez toi ; ils essaient vraiment de te briser avant que tu partes. » Cette arrestation s’inscrit dans le cadre de la coopération sécuritaire entre l’autorité palestinienne collaboratrice et l’entité coloniale génocidaire, signée lors des accords d’Oslo, afin de réprimer la résistance du peuple palestinien qui lutte contre le colonialisme et l’impérialisme.
Les forces d’occupation ont arrêté le prisonnier libéré Jaber Abu Aliya durant leur raid contre le village d’Al-Mughayyir, au nord-est de Ramallah. Abu Aliya avait été libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers Toufan Al-Ahrar en janvier 2025, après avoir passé 22 ans dans les prisons de l’occupation.
Déclaration du Comité des Familles des Prisonniers Politiques en Cisjordanie
Le Comité des Familles des Prisonniers Politiques exprime sa vive condamnation des campagnes d’arrestations et de poursuites menées par les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne dans les différentes provinces de la Cisjordanie occupée, qui ont récemment visé plusieurs prisonniers libérés et militants. Le comité affirme que ces pratiques constituent une violation flagrante des lois palestiniennes ainsi que des droits et libertés publiques garantis par la loi fondamentale.
Le comité suit avec une grande inquiétude ce qui est arrivé au prisonnier libéré Musab Qawzah de la ville de Tulkarem, dont la détention a été prolongée de quinze jours par les tribunaux de l’AP malgré sa récente libération dans le cadre du dernier échange de prisonniers, et malgré ses maladies liées à son incarcération et son incapacité à se tenir debout, tenant l’AP pleinement responsables de sa vie et de sa santé.
Les arrestations ont également concerné le prisonnier libéré et journaliste Fathi Atkidik de Hébron, le libéré Ibrahim Al-Battat qui a été arrêté après avoir été agressé devant la maison de la famille de sa femme, le professeur Thamer Sba’na de Jénine, ainsi que le prisonnier libéré Ahmed Abu Ghadib (57 ans) dont la détention a été prolongée après avoir été agressé lors de son arrestation, ainsi que les deux jeunes hommes Ahmed Alaa Bani Ouda et Anad Al-Turkman qui ont été sévèrement battus pendant leur arrestation.
Dans le même contexte, le comité condamne fermement les campagnes d’arrestations qui ont eu lieu à Tamoun dans le district de Tubas, et à Na’lin à l’ouest de Ramallah, qui ont eu lieu suite au levage de drapeaux du mouvement de la résistance islamique, Hamas, en célébration de l’échange de prisonniers. Le comité affirme que cette campagne constitue une violation flagrante de la liberté d’opinion, d’expression et d’appartenance politique, et qu’elle s’aligne de manière inacceptable avec les pratiques de l’occupation qui avait déjà envahi la ville et confisqué les drapeaux après que les jeunes les aient levés, pour que la campagne d’arrestations menée par les autorités vienne ensuite poursuivre cette politique de répression envers le peuple palestinien au lieu de le protéger et de soutenir sa résilience.
Le Comité des Familles des Prisonniers Politiques affirme que la poursuite de ces pratiques nuit au tissu national et social, et sape l’esprit d’unité auquel aspire notre peuple en cette phase sensible. Le comité demande l’arrêt immédiat de toutes les arrestations politiques, la libération de tous les détenus pour des raisons d’opinion ou d’appartenance factionnelle, et appelle les institutions des droits de l’homme à assumer leurs responsabilités légales et humanitaires, à suivre ces violations et à faire pression sur les autorités pour mettre fin au dossier des arrestations politiques.
Comité des Familles des Prisonniers Politiques en Cisjordanie
22 octobre 2025