Mise en page/tract d’une lettre du compagnon subversif Tomas Gonzáles, traduite par Attaque et datant du 24/03/2024. La mise en page inclut notamment l’adresse du compagnon pour lui écrire en prison.
Aujourd’hui, après 22 mois de prison, je fais face à une condamnation à seize ans de prison, pour avoir fait face au pistolet pointé d’un flic et à cause de ma détention antérieure, de 17 mois de détention préventive, suivie d’une période de clandestinité. Dans tout cela, il est nécessaire de voir l’importance de la cohérence de nos actions, même des plus petites, dans notre quotidien, puisque nos valeurs, que, depuis l’illégalité, nous embrassons contre l’ordre dominant, nous définissent comme des personnes intègres et rebelles.
Je commence cette nouvelle étape avec les idées claires, ces mêmes idées qui me poussent, jour après jour, à me réveiller dignement dans une nouvelle journée, en regardant vers le haut, derrière la dureté de ces murs, où il n’y a que nous, qui venons, et avec orgueil, d’une origine populaire et des quartiers populaires. Aujourd’hui, avec un peu de nostalgie, je vois ce qui se passe en dehors des murs et qui par hasard atteint mes yeux, mais à chaque instant je regarde où je peux, avec mes compagnons, pour apprendre de l’expérience que, depuis longtemps, différentes générations ont vécu, sur la base de la complicité et de l’humilité. Rien n’est terminé, car la tâche continue de contribuer toujours de manière concrète [continue] ; ceux/celles qui vivent en luttant marchent en ouvrant des chemins partout, autonomes et illégaux comme notre horizon.
Je veux en profiter pour envoyer, par ces mots, mes respects à tou.tes les compas qui résistent avec clarté, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons. Je remercie aussi mon entourage proche d’être sur le pied de guerre avec moi.
Tomás González Quezada
prisonnier subversif
depuis la prison Ex Penitenciaria, G7