Suite aux manifestations du 18 septembre, une personne a été condamnée en comparution immédiate à quatre mois d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences », « violences exercées envers un fonctionnaire de police », « rebellion » et « dissimulation du visage sans motif légitime lors d’une manifestation ». La personne a été interpellé à la fin de la manifestation parisienne, après avoir été suivi pendant une heure par des flics en civils qui l’auraient vu lancer des projectiles. Le gros de la condamnation repose sur une flic qui a pris 30 jours d’ITT de vacances après s’être pétée le coude toute seule pendant sa garde à vue, en tentant de rejoindre d’autres flics pour le « maîtriser » suite à un mouvement trop brusque pour les bleus (il aurait levé le bras quand un flic l’a attrapé violemment, puis étranglé, puis placage ventral…). Suite au rendu du juge, plusieurs personnes du public ont fait vocalement part de leur choc et mécontentement, suite à quoi les keufs ont interpellé (sur demande du juge) une personne qui était sortie de la salle en scandant un slogan, puis le public a été vidé de la salle pour le reste de la journée.
On publie à la suite des récits de comparutions immédiates qu’on a trouvées, ne pas hésiter à nous envoyer ceux d’autres villes ou jours pour compléter !
Récit d’audiences de Comparutions Immédiates à Paris – 23 septembre 2025
Repris de la Coordination Antirep IDF.
Tout d’abord, la procureure et les juges ont été impitoyables et ont passé leur temps à se moquer de la présomption d’innocence avec des questions pleines de sous-entendus et d’a-priori anti-manifestant considérant chaque interpelé comme un casseur forcément présent pour commettre des délits ou membre des Black Bloc. On a même eu droit à la lecture d’un rapport des RG sur la tenue vestimentaire ou les comportements des BB en manifestation. Tous aussi été accusés de rébellion et de violences sur ADAP ayant entraîné des ITT.
Cela dit, 9 comparaissaient et 6 ont demandé un délai pour mieux préparer leur défense. Les procès se dérouleront les
15 et 17 décembre 2025
20, 22, 24 et 28 janvier 2026
Tous les procès auront lieu chambre 23.1 à 13h30
Concernant les jugements du 23, on peut regarder la vidéo du Journal des Luttes sur la chaîne Youtube « Le Media 24-7″. Lisa Lapp qui était présente hier en fait un compte-rendu détaillé à partir de 13’20 » :
Concernant l’accusé américain dont elle parle, il s’est laissé tombé au sol comme un poids mort quand il a été interpellé brutalement et a été traîné ensuite par les pieds comme la vidéo projetée le montrait. La procureure a été jusqu’à dire qu’il s’était jeté sur les policiers comme un poids mort et comme c’est un gars grand et costaud, cela pouvait être considéré comme un arme contre les forces de l’ordre !
Cela dit, après les premiers délibérés et la sidération et le tumulte que cela a provoqué entraînant l’intervention de la police dans la salle, alors que la salle était bondée avant, il n’est pas resté grand monde alors que d’autres accusés devaient comparaître dont un qui a choisi d’être jugé le jour-même.
De la même manière, il était accusé d’être resté à Nation en vue de commettre des infractions et d’avoir donné un coup de pied à une policière. La procureure à demandé 3 mois de prison ferme avec privation des droits civiques. L’avocate a démonté complètement l’accusation en faisant ressortir toutes les incohérences, impossibilités et contradictions des divers pv d’interpellation, décrivant aussi les conditions immondes en GAV avec des excréments sur les murs et un matelas dégueulasse pour 5 détenus. Elle a rappelé aussi les conditions de détentions spécifiques le 18 septembre où pratiquement tous les interpelés ont été concentrés sur les commissariats des 14e et 19e.
Finalement il a été relaxé au bénéfice du doute !
Récit d’audiences de Comparutions Immédiates à Toulouse – 12 et 15 septembre 2025
Initialement publié sur IAATA le 24/09/2025.
C’est vendredi 14h, soit 3 jours après le début de l’ère révolutionnaire du 10 septembre. Il fait un peu gris, on débarque avec nos têtes de gauchistes dans un environnement un peu hostile et froid : le trib’ de Toulouse. Un plafond très haut et vitré, des salles en enfilade calfeutrées par des panneaux en bois. On se connaît pas toustes, mais on ne veut laisser personne solo face à une institution si punitive et violente.
On va assister à des comparutions immédiates, ce sont des procédures de justice expéditive, qui jugées à chaud, ne laissent ni le temps de construire une défense solide et collective, ni aux juges le temps de prendre du recul et relativiser les faits. Statistiquement on prend plus cher quand on accepte ce genre de procédures [1]. Dans les faits, on a le droit de demander un délai pour être jugé.e plus tard, c’est d’ailleurs la première chose que demande lae juge. Ce vendredi, sur les 4 CI qu’on observe, 2 personnes demanderont un délai, et 2 accepteront d’être jugés de suite.
Y a pas beaucoup d’affaires ce jour là, et sur les 4 procès, 3 concernent des gens chopés le 10 septembre. Lundi il y a beaucoup plus d’affaires, mais une seule concerne une personne interpel le 10. On va essayer de vous raconter ça, on a anonymisé un max en laissant simplement les détails qui rappellent à quel point la justice est raciste et classiste.
Dans le tribunal nous font face 3 juges, des mecs cis blancs, à leur gauche une procureure, blanche, la trentaine, et à leur droite une huissière.
1ère audience
La première affaire est celle de M, il arrive des geôles du tribunal, il est sur la droite des juges, coincé par une baie vitrée, encadré par des keufs. M est jeune, à peine 19 ans, racisé, et l’air fatigué. Il parle distinctement et calmement. Il est poursuivi pour participation avec arme à un attroupement le 10 sept et transport sans motif légitime et interdit par arrêté de substance incendiaire. En gros, il avait un mortier sur lui, qu’il a voulu cacher aux keufs quand ils l’ont contrôlé à la fin de la manif. Il s’est fait arrêté avec K, un pote à lui qui passera par la suite en CI.
Après un coup d’œil à son avocate, il accepte d’être jugé immédiatement.
Le juge lui demande de raconter les faits et il déroule l’histoire :
Il a été coincé avec K, contre des rangées de keufs alors qu’ils passaient à St Cyp. Ils arrivaient d’une ville voisine, ont acheté un feu d’artifice pour une teuf et faisaient un tour. Il parle librement, beaucoup, son avocate l’a aussi encouragé à le faire. Et après 48h de gav, il voulait juste sortir. Il reconnaît les faits qu’il avait un mortier et qu’il n’aurait pas dû en avoir, et qu’il est prêt à assumer les sanctions pour ça.
Le juge l’interroge sur l’origine du mortier, il refuse d’y répondre.
Le juge cite son PV de GAV (le papier où les keufs écrivent ce que les gens raconte en garde-à -vue), M corrige et revient sur la déclaration floue sous pression qu’il a faite. Son droit au silence se retourne vite contre lui. Les juges reviennent rapidement sur le sujet de l’achat et font un peu de pressing, pourquoi il refuse de répondre ? C’était sur quelle plateforme ? Ça coûtait combien ? C’est le prix normal ? Il répond au reste, et à pourquoi il ne souhaite pas répondre. Ça finit par faire beaucoup d’infos autour de la toute petite qu’il voulait protéger. Et surtout, en répondant que c’est le prix classique, les juges et la proc sautent sur la conclusion que c’est un achat habituel pour lui donc prévisible qu’il savait ce qu’il voulait et comment s’en servir. Procès d’intentions parce qu’il n’a rien fait finalement, mais tout est question de l’intention.
Le juge décrit le « groupe hostile » de manifestant.es présent autour de M pendant son arrestation, M tente de se défendre en ré-affirmant que si les autres avaient des mortiers et allaient peut-être s’en servir contre les flics ce n’est vraiment pas son cas à lui. Il affirme n’en avoir rien à foutre de la politique, il ne sait même pas pourquoi les personnes manifestaient ce jour-là, ils sont juste allés faire un tour son pote et lui car leur train était supprimé et qu’ils ne connaissaient pas Toulouse. Après un long interrogatoire plutôt à charge où les juges et la proc lui font bien comprendre qu’iels ont dû mal à le croire, c’est le moment d’interroger sa « personnalité ». C’est là où on met ta vie à poil pour décider d’une peine « adaptée ».
Lui, il n’a pas de casier, pas de précédente GAV, pas de condamnation, il a 19 ans et fait l’armée depuis peu. Le juge passe un long moment sur la situation personnelle, pour bien nourrir l’idée qu’il est seul et que sa défense tient plus à qui il est que ce qu’il aurait fait et les preuves pour le montrer.
La proc se lance dans son réquisitoire. Toujours aussi condescendante et avec le sentiment de la bonne justice de son coté, elle parle du droit de punir, d’intentions de paix avec le droit de manifester et des valeurs de l’armée dans la même phrase sans cligner des yeux, des bons manifestants qui sont depuis 11h en manif et arrivent pas au moment des affrontements, voire les fuient.
Jolie glissade devant la faiblesse de son argumentaire : « si on n’a pas de convictions politiques, il ne faut pas venir à la manifestation armé ». Pas de souci le message passe dans la salle ;)
Elle tente de faire rentrer M dans la mythique catégorie des casseurs de flics apolitiques, mais le tableau tient mal.
Finalement elle demande 4 mois de taule fermes pour l’exemple en disant de faire appel au JAP (juge d’application des peines) donc aménageables sans mandat de dépôt, une interdiction de paraître à Toulouse pendant 6 mois, et une interdiction de port d’arme pendant 3 ans.
M. rigole de surprise devant des réquisions si énormes pour du vent, la proc s’énerve un peu.
Au tour de son avocate, commise d’office. 48h de GAV pour rien c’est déjà payer le prix en termes de sanction. Elle parle de réaction instinctive de jeter le mortier pour s’en débarrasser, que sur la pression du moment (les flics, les gaz, les coups, les arrestations ?) « le cerveau est en PLS pour faire de bonnes décisions » (ce sont vraiment ses mots).
Elle avance l’argument de la reconnaissance des faits : s’il a parlé, les sanctions devraient être moins pires, et puis lui il n’a rien fait, et il a un projet d’insertion sociale.
L’avocate ne fera pas de réquisition, seulement une demande vague d’allègement des réquisitions en s’appuyant sur « le formidable panel répressif qui s’offre à vous » mais qu’elle espère que « ça lui mettra du plomb dans la cervelle ».
Finalement il écope de l’interdiction de port d’arme pendant 3 ans, interdiction de paraître à Toulouse pendant 6 mois et de 90 jours amende à 10€/jour (900 balles) à payer, sinon c’est 3 mois de taule. C’est pas très subtil comme manière de vouloir enfermer les pauvres. La petite fleur c’est que sa condamnation ne sera pas inscrite au B2, la partie du casier judiciaire consultable par les administrations, ça serait bête de perdre un futur soldat pour une histoire de mortier.
2ème audience
La seconde affaire est renvoyée, la personne souhaite un délai pour préparer sa défense, elle est accusée de plusieurs vols dans des carrefours (c’est une queen des vols de supermarché), ces actions n’avaient pas de lien avec la mobilisation.
3ème audience
Pour la troisième affaire, on retrouve K, le collègue de M. K est blanc, il a 18 ans, et parle avec beaucoup d’émotion.
Lui comparait libre, donc devant les juges, avec son avocate non loin. Il est accusé des deux même choses que M auxquelles se rajoute la port d’arme en manif, en l’occurrence un tournevis.
Sur les faits, le juge l’interroge pour vérifier la cohérence avec l’histoire précédente. K s’embrouille un peu sur les raisons de la présence d’un tournevis dans sa poche, il finit par se rallier à la version décrite en GAV, qui est que le tournevis lui sert à se défendre depuis des faits de harcèlement. Tout comme M, il n’y connaît rien à la politique. Il indique également qu’il n’aurait jamais rien fait avec son mortier étant donné qu’il était habillé en rose donc très reconnaissable. En plus il ne pas sait pas comment fonctionne un mortier.
Le juge est moins insistant que pour son camarade, il lui explique simplement les raisons pour lesquelles on pourrait penser qu’il venait pour taper du flic, même si l’on comprend assez vite qu’il ne croit pas trop à cette théorie. Et il rappelle que dans tout les cas, il est interdit de détenir des mortiers et de les utiliser.
Ensuite ils évoquent la situation personnelle du jeune homme, qui indique avoir une autre affaire en cours, des violences, menace de mort sur des flics dans le cadre d’une altercation familiale. Le juge le met en garde sur la coloration que cela va finir par donner à son dossier, et l’interroge ensuite sur ces projets de vie, en l’occurrence en formation pour travailler comme animateur.
C’est au tour de la proc, elle rappelle son devoir de garante de la paix dans nos rues, de sécurité, de la société apaisée et démocratique vers laquelle nous tendons LOL . Si les réquisitions sont les mêmes, son ton, lui, a changé. Elle semble s’être ralliée à la version de la défense, à savoir celle d’un jeune qui a fait une bêtise et non un casseur apolitique.
Elle évoque son devoir de protéger le droit à la manifestation, qui ne doit pas être l’occasion de mise en danger ni des policiers ni des manifestant.es qui auraient pu être blessé.es, puisqu’il ne savait pas lui même l’utiliser.
Pour la demande de ne pas noter la possible condamnation sur le B2 de K. pour préserver ses projets de tafs futurs, elle dit que K doit vraiment s’interroger de sa capacité à participer au bon fonctionnement de la société. On ne récupère pas des mortiers sur le marché noir s’il l’on souhaite être utile à la société et aux autres. Elle sous-entend avec violence qu’il n’est peut-être pas capable d’être une bonne personne.
Si son ton est plus paternaliste et moralisateur qu’accusateur, elle demande tout de même exactement la même chose que pour son camarade, à savoir 4 mois ferme, 6 mois d’interdiction de Toulouse et 3 ans d’interdiction de port d’arme.
C’est au tour de la défense. L’avocate est assez brève, elle dénonce des procédures faites pour l’exemple et pas cohérentes ni en fait ni en droit, ces jeunes n’avaient rien à faire en gav pendant 48h et encore moins en CI, notamment au vu des garanties de représentation solides. Ces procès sont politiques et son client ne doit pas faire les frais de l’instrumentalisation du parquet. Elle évoque la jeunesse et la maladresse de son client, son passé complexe avec un climat familial tendu et sa volonté de s’en sortir qu’il ne faut pas entraver pour un excès de curiosité. Elle demande une peine plus adaptée à son absence de casier, en l’occurrence des TIG (= Travaux d’intérêt général, tu travailles gratos pour te remettre dans le droit chemin).
Le juge demande à K s’il serait OK pour des TIG, il dit oui. Et oui, on est obligé de demander l’accord des personnes pour travailler gratos, askip pour pas que ça soit de l’esclavage.
Finalement il est condamné à 140h de TIG, 6 mois d’interdiction de paraître à Toulouse et 3 ans d’interdiction de port d’arme.
4ème audience
Enfin, c’est le passage d’une camarade, la vingtaine, poursuivie pour :
Participation avec arme à un attroupement par une personne dissimulant volontairement son visage (en l’occurrence des cailloux dans son sac)
Outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique (Flic et Macron insultés par écrit, sur sa pancarte)
Usage illicite de stupéfiant.
Elle est passée devant lae JLD (juge des libertés et de la détention) la veille et comparait libre. Son avocate n’est pas présente, mais elle est entourée de proches. Elle demande un délai pour préparer sa défense et obtient de droit un renvoi mi-octobre avec un contrôle judiciaire en attendant.
Le juge ne l’interroge sur aucun des faits et se concentre sur sa situation personnelle, pour « adapter » le contrôle judiciaire (CJ). La camarade habite Toulouse, et est accompagnée par une association d’insertion.
La proc demande un maintien de contrôle judiciaire avec pointage, interdiction de manifestation et port d’arme. La copaine acquiesce.
Après délibération le juge lui annonce un pointage tous les 15j, une interdiction de port d’arme et interdiction de manif à Toulouse.
Lundi 15 septembre
Le lundi, un camarade passe aussi en CI. Il comparait libre, mais a failli passer le weekend à Seysses en détention provisoire.
J est poursuivi pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité avec circonstance aggravée et pour participation avec arme à un attroupement avec dissimulation du visage. Il y a aussi pas mal de parties civiles, 7 keufs qui réclament des thunes pour leur préjudice physique/moral.
Le juge détaille les chefs d’accusation et les éléments à charge. Le PV d’interpel de fin de journée dit qu’il avait des morceaux de béton dans les poches. Il parle d’une vidéo sur laquelle on verrait J jeter un bout de béton : dans les faits c’est une personne avec un sweat noir et gris et avec un masque que 3 flics disent identifier formellement comme J et auteur de jets de cailloux, et 4 reconnaissent la veste dans leurs PV. J veut préciser quelque chose, le juge le coupe sèchement. Toujours condescendant il reprend direct et embraye sur les blessures des keufs : deux impacts sur le casque d’un CRS, pareil sur un autre, des bleus, un bouclier qui a vécu. Vu que tous leurs équipements sont neufs d’une manif à l’autre, le doute n’est bien sûr pas permis.
J reconnait partiellement les faits : il nie avoir jeté des cailloux, seulement des canettes de bière, en se disant qu’il ne voulait pas blesser.
Le juge croit les flics à 100% et émet de gros doutes sur l’histoire de J. Il finit sa salve de questions par « pas de discussion ». Pour faire comme si, il recommence à poser des questions dont il ne veut pas vraiment la réponse, comme « pourquoi vous jetez des canettes de bière sur les forces de l’ordre ? ».
J parle de l’énergie collective, il dit qu’il a perdu ses potes avec qui il était venu à la manif et qu’il est resté vu qu’il y avait encore du monde, et qu’il s’est laissé entrainer. Il reconnait que c’était bête mais nie avoir le visage dissimulé, et dit que sa veste lui servait pour se protéger des gaz.
Le juge reconnait que « en fRance c’est devenu un sport national de caillasser les [keufs] », il argumente que les flics sont là pour garantir le bon fonctionnement de la manif, sa sécurité, éviter les violences et protéger les manifestant.es.
Un pote de J dans le fond de la salle rigole avec un sourire narquois, il connait un peu le juge. Qui le prend visiblement très mal puisqu’il menace direct de le sortir de la salle.
Vient le moment d’évaluer sa situation personnelle. J a déjà eu des condamnations, mais jamais pour violences. Le juge dit que la situation est « lunaire ». Nous aussi on trouve que c’est lunaire mais pas pour les mêmes raisons.
L’avocate des parties civiles se lance, elle se dit scandalisée, elle plaint la PN mais aussi, surtout, les pauvres manifestant.es qui sont victimes des agissements des casseurs. Elle empathise avec les robocop de flics qui sont mis en danger, elle reconnait qu’ils sont très équipés mais apparemment ils ont peur d’aller en manif maintenant.
J a dit qu’il n’était pas très bon tireur, mais apparemment ça aurait suffi pour terroriser le bras surarmé du gouverment et de l’Etat. Du coup elle réclame 600 balles par flic et 100 balles chacun pour frais de procédure. Rien que ça
Vient le tour du procureur. Il commence fort et parle de casseurs qui ruinent les manifs. Il reconnait qu’il y a eu peu de casse dans cette manif, meme si 2 govas ont brûlé. Dans cette affaire il évoque les casseurs de CRS, qui profitent de l’occasion pour s’opposer à l’Etat et aux règles. Perspicace.
Il dit que les flics ne sont pas là pour se faire indemniser, et que le seul intérêt ici, c’est la vérité. Un peu moins perspicace.
Il estime que cette affaire est la plus grave de celles jugées après le 10 septembre, et que J n’est pas un fauteur de trouble originel, pas un meneur de casse. D’ailleurs peu de meneur.euses de casse auraient été arreté.es selon lui. Il se fixe sur une version où J a rencontré des gens de mauvais conseil, et qu’il n’est pas très solide.
Niveau réquisitions, il demande un an de taule sans mandat de dépot avec 7 mois fermes et 5 en sursis probatoire, et une obligation d’indemnisation des victimes.
L’avocat de J ne nie pas les faits, il soutient que les flics caillassés c’est inacceptable et que J est un suiveur qui ne souhaite pas qu’on l’y reprenne. Il souligne que les précédents suivis liés à ses autres condamnations ont été fructueux puisque ca fait 3 ans qu’il était resté hors des radars. Il propose au début comme le proc, un peu de ferme et un peu de sursis, avec un suivi et même un stage de citoyenneté sur le comportement en société. Finalement il soutient qu’une peine en sursis serait amplement suffisante. Pour les parties civiles, il dit que les demandes sont un peu plus hautes que la jurisprudence habituelle et demande à les baisser un peu.
Comme dernier mot, J dit qu’il comprend mais qu’il ne souhaitait pas vraiment partir dans cette direction.
Finalement, le juge va au delà des réquisitions du proc et lui pose 12 mois de taule dont 3 mois avec sursis, les 9 restants aménageables, une interdiction de port d’arme pour 5 ans, avec une obligation de travail et d’indemnisation des victimes. Sans surprise il les déclare toutes recevables et 600 balles par tête pour préjudice et 100 balles par flic pour frais de justice.
On note que pour l’instant pas une seule interdiction de manif n’a été prononcée.
Clap de fin.
MàJ : Condamnations à Limoges
Volé dans la presse, le 20/09/2025.
A Limoges, deux mineurs de 16 ans sont convoqués devant la justice au mois de novembre. Ils ont tous les deux été interpellés jeudi 18 septembre, lors des manifestations en centre-ville. L’un pour avoir participé à l’attroupement aux abords de l’A20 et l’autre pour avoir pris le calot d’un policier et s’être ensuite filmé avec.
Trois autres jeunes, âgés de 19 et 20 ans, ont été déférés ce vendredi 19 septembre devant le parquet de Limoges selon la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité. En garde à vue, ils ont reconnu avoir lancé des cailloux en direction des forces de l’ordre et les avoir insulté avec le visage dissimulé. Ils ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis, assortie de l’obligation de suivre un stage de citoyenneté et d’indemniser les victimes. Sept policiers ont porté plainte pour outrage et violences aggravées.