Initialement publié par BDS France le 04/10/2025
Les principaux fonds de pension de Norvège, des Pays-Bas et du Danemark excluent les entreprises complices impliquées dans les crimes israéliens contre les Palestinien·nes.
Norvège
Fin août 2025, le Fonds souverain norvégien, le plus important au monde, a annoncé qu’il se désengageait de cinq banques israéliennes et de l’entreprise Caterpillar, dans laquelle la participation individuelle la plus importante du fonds s’élevait à près de 2 milliards de dollars. En juin 2025, le fonds pétrolier norvégien s’était déjà désengagé de 23 entreprises israéliennes complices. En novembre 2024, le fonds souverain avait annoncé qu’il avait cédé la totalité de sa participation dans Israel Bonds (environ 500 millions de dollars), manifestant ainsi un vote de défiance marquée à l’égard de l’économie israélienne. Le fonds n’est toutefois pas tiré d’affaire, car il est toujours investi dans plusieurs entreprises israéliennes complices et reste un actionnaire majeur de sociétés telles que Microsoft, RTX et Chevron, qui sont profondément impliquées dans le génocide, l’apartheid et l’occupation militaire illégale d’Israël.
Danemark
En septembre 2025, le fonds de pension danois AkademikerPension a annoncé l’exclusion totale d’Israël de ses investissements, invoquant les graves violations des droits humains par Israël, en particulier à Gaza. « Aujourd’hui, nous avons annoncé que nous excluions l’État d’Israël de notre univers d’investissement. […] Concrètement, cette exclusion signifie que nous ne pouvons pas investir dans des obligations de l’État d’Israël ni dans des entreprises lui appartenant. » C’est une première. Il s’agit du premier fonds de pension à exclure Israël de tous ses investissements, invoquant ses crimes flagrants contre les Palestinien·nes.
Pays-Bas
En octobre, le plus grand fonds de pension néerlandais, ABP, a annoncé avoir vendu toutes ses actions investies dans l’entreprise étasunienne de construction de machines Caterpillar, dans laquelle il détenait une participation d’une valeur de 387 millions d’euros. Depuis 2024, ABP a adopté une nouvelle politique de durabilité qui exige que les investissements soient « socialement responsables ». En avril 2025, ABP s’est désengagé de Booking Holdings, Motorola, Teva, Coca-Cola USA et plusieurs petites entreprises israéliennes. ABP détient toujours des obligations d’entreprise pour Booking et Caterpillar, ainsi que des investissements dans plusieurs entreprises complices.
Nous saluons le travail acharné de toutes celles et ceux dont la pression a rendu ces victoires possibles. Il s’agit d’une étape importante vers la fin de la complicité européenne et des investissements des institutions financières dans des entreprises complices du génocide israélien contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza. Mais cela ne suffit pas. Il faut intensifier la pression. Nous appelons à intensifier la pression sur tous les fonds de pension et les institutions financières afin qu’ils se désengagent de TOUTES les entreprises israéliennes et internationales complices des crimes israéliens contre les Palestinien·nes.
Suisse (tiré de BDS Genève, le 07/07/2025)
La Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG) se défait de ses bons d’État israéliens, qui financent, à l’insu des affilié-es salarié-es et retraité-es, le régime génocidaire d’Israël. Cela grâce à la mobilisation conjointe 1) des syndicalistes du SIT et du SSP qui ont présenté cette demande de désinvestissement à l’assemblée des délégué-es, acceptée à l’unanimité des 100 membres avec 3 abstentions; 2) de notre collectif, qui a lancé le 9 juin dernier le Manifeste pour l’éthique des investissements, signé par 500 collaborateur-trices et retraité-es du canton. Cette décision de la CPEG doit servir d’exemple aux autres caisses de retraite pour prendre des mesures de manière à ce que leurs politiques de placement soient irréprochables. Plus largement, l’État de Genève ainsi que la Suisse dans son ensemble se doit de mettre un terme à tout investissement servant la campagne genocidaire d’Israël. Le dernier rapport des Nations Unies met en lumière la complicité des entreprises dans le régime d’occupation, d’apartheid et de génocide d’Israël et exhorte les syndicats, la société civile et les citoyen-nes ordinaires à faire pression en appelant au boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël et les entreprises complices, de manière à ce que les États remplissent leurs obligations internationales.