Initialement publié sur June 11th, le 30/06/2024.
J’aimerais tout d’abord faire un bref résumé de ma situation. Récemment, j’ai pu engager un avocat pour déposer une demande “Rule 32” afin d’avoir une réduction de peine. Merci à toutes les généreuses contributions financières à ma défense légale. J’espère être dehors avec vous cette année.
La situation générale a dégénéré au point que les prisons d’Alabama ont été désignées comme le système carcéral le plus dangereux des États-Unis suite au grand nombre de décès de prisonnier.e.s par suicide, overdose et homicide. A la prison de Donaldson, où je suis retenu prisonnier, il y a eu au moins 30 morts de prisonniers depuis que j’y suis arrivé en 2021. Ces bâtards louches et cupides commettent des atrocités contre d’autres êtres humains en prison, ainsi qu’une guerre de basse intensité à travers une épidémie de drogues, à la fois psychotropes et drogues illégales. Le mois dernier, on a pu voir aux infos que le directeur de la prison de Limestone et sa femme avaient tous les deux été arrêtés pour avoir faire entrer du fentanyl dans la prison. Dans la même émission, il était fait mention que les organes de prisonnier.e.s décédé.e.s étaient manquants de leurs cadavres. Rien que pour les atrocités mentionnées, ici, les prisons devraient être abolies. La police n’empêche pas les crimes, comme la prison ne les dissuade pas, ou je suis sûr qu’il y aurait moins d’humain.e.s retenu.e.s captif.ve.s par l’État.
Nous, prisonnier.e.s anarchistes qui sommes queer ou trans, vivons un enfer dans les prisons d’Alabama. Nous sommes opprimé.e.s et réprimé.e.s de nombreuses manières. Ce système d’oppression, les keufs de l’administration et les prisonnier.e.s aux idées réactionnaires nous maltraitent arbitrairement, physiquement et moralement, et nous discriminent. Nous faisons ce qu’il faut pour survivre, mais restons fidèles à nos principes anarchistes, et globalement sans aucune aide ou soutien de l’extérieur. Quand l’administration pénitentiaire se rend compte que nous recevons soutien et solidarité de camarades et de mouvements à l’extérieur, ils reculent sur bien des choses.
Nous sommes abolitionnistes et “l’abolition n’est pas impossible”. Pour citer mon camarade Sean Swain, “Elle est peut-être inévitable. Il se peut que cela se fasse de soi-même actuellement, et n’ait besoin de notre aide que pour l’aider à arriver un peu plus rapidement. Que pouvons-nous faire ? Ce n’est ni une science du cerveau, ni une chirurgie de fusée. Imaginez être la personne en charge de ces complexes vastes et tentaculaires. Imaginez, que voudriez-vous qu’il ne se passe PAS ? C’est ce qu’il faut faire. Considérez : tous les complexes industriels sont dépendants de réseaux logistiques ou de bureaux administratifs, d’entrepôts, de fournisseurs et de distributeurs pour qu’ils puissent fonctionner. Aucun de ceux-ci ne sont derrières des murs ou grilles impénétrables ; aucun de ceux-ci ne sont sous protection armée de l’armée. Ils sont tous vulnérables, fragiles et inflammables. Chacun de ces endroits possède un parking. Chaque véhicule dans chaque parking est vulnérable, fragile et inflammable. Chaque véhicule a des pneus, et rentre ou sort du parking par des endroits qui sont, eux-mêmes, vulnérables. Peut-être qu’avec de l’imagination l’on peut développer des méthodes à faible risque et haut rendement pour rendre ces complexes complètement ingérables, jusqu’à faire advenir une ère où ils n’existeront plus. Une superbe ressource qui réimagine l’abolition est disponible sur detroitabc.org. Nous possédons l’avenir. Plus on agit, plus vite il adviendra.”
Il n’y a qu’un seul moment pour agir, maintenant !
Il y a toujours quelque chose à faire qui soit simple et facilement reproductible. Merci à toustes pour ce que vous faites. Cela m’inspire, m’excite et m’aide à continuer de lutter. Seuls l’amour, la solidarité, et une haine parfaite de l’oppression sous toutes ses formes peuvent détruire l’État !